L’entreprise portuaire appelle l’ensemble de ses travailleurs à «faire preuve de responsabilité en exécution de la décision de justice».
Le tribunal de Sidi M’hamed a rendu jeudi sa décision concernant le mouvement de grève enclenché, mercredi et jeudi derniers, par les travailleurs du Port d’Alger, ordonnant aux grévistes de rejoindre leurs postes de travail. L’entreprise portuaire d’Alger (EPAL) a, dans un communiqué repris par l’APS, et suite à la décision de justice, appelé les travailleurs grévistes à réintégrer «immédiatement» leurs postes en arrêtant tout «acte susceptible d’entraver la liberté de travail».
«Suite à la grève sans préavis enclenchée par certains fonctionnaires de l’EPAL, les 17 et 18 mai, et en dépit de toutes les tentatives d’apaisement et de dialogue lancées par la direction de l’entreprise, le conseil syndical du port d’Alger, la Fédération des travailleurs des ports relevant de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), qui n’ont malheureusement pas abouti, et dans le souci de préserver les intérêts de l’entreprise, cette dernière a dû engager une action en justice devant le tribunal de Sidi M’hamed», souligne le communiqué de l’entreprise portuaire.
Par conséquent, «le tribunal a enjoint, dans sa décision du 18 mai, tous les travailleurs grévistes de cesser tout agissement susceptible d’entraver la liberté de travail, et ce, en évacuant la place du siège situé au port d’Alger, ainsi que tous les services, stations, structures et quais y afférents, et fait obligation aux travailleurs en arrêt de travail à réintégrer immédiatement leurs postes», précise la même source. De ce fait, l’entreprise portuaire a exhorté l’ensemble de ses travailleurs à «faire preuve de responsabilité (…) en exécution de la décision de justice et en préservation des intérêts de leur entreprise», ajoute le communiqué.
Convention collective
Les dockers et employés des ports affiliés à la Fédération nationale des travailleurs du secteur (UGTA) ont, pour rappel, imposé, en avril dernier, la signature de leur nouvelle convention collective contenant de nouveaux avantages pour les 16 000 travailleurs du secteur. Le document a été paraphé par les responsables du groupement des services portuaires et ceux de la Fédération (voir notre édition du 11 avril 2023).
Ce document prévoit une révision à la hausse du salaire de base ainsi qu’une augmentation de certaines primes et indemnités avec effet rétroactif à compter du 1er avril 2022 (12 mois). Selon le document, les travailleurs s’engagent, en contrepartie, à augmenter leur rendement, en améliorant les performances et en maintenant la stabilité du secteur. Le nouvel accord porte aussi sur la révision de l’indemnité d’expérience professionnelle, de la prime de panier, ainsi que l’augmentation de celle du transport.
Le salaire de base sera également revu en prenant en considération un barème spécial, selon les classifications des ports, divisés en 3 catégories : la première catégorie comprend les ports de Mostaganem et Ténès, tandis que la deuxième réunit ceux de Tlemcen, Oran, Alger, Béjaïa, Djen Djen (Jijel) et Annaba, alors que la troisième catégorie est composée des ports de Skikda et d’Arzew. En outre, la nouvelle convention porte sur la révision à la hausse des normes relatives au rendement et sur un changement du mode de formation des équipes de travail.