Point de vue / Initiative financière algérienne pour venir en aide à la Tunisie

27/03/2023 mis à jour: 00:30
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Suite aux déclarations du président A. Tebboune sur la situation en Tunisie, l’Algérie pourrait prendre la tête d’une initiative financière arabe en direction de la Tunisie, en ce mois de Ramadhan, par l’organisation d’une «réunion des donateurs». 

L’excellence des relations avec les pays clés du Golfe (Qatar, Arabie Saoudite et EAU) du président de la République, plusieurs fois affirmée, le rend éligible à une pareille initiative qui fera date dans les relations financières internationales. 

En effet, que représentent pour ces pays 3 ou 4 milliards de dollars qui pourraient rapidement être mobilisés, au prorata de chaque pays, sous forme d’aides financières multiformes (avances à la balance des paiements, prêts bonifiés, financement de projets remboursables sur trente ans, crédits stand-by…), pour pallier le chantage inique des institutions financières internationales, qui ont arrêté les négociations avec ce pays pour des raisons fondamentalement politiques, déguisées en refus d’introduction de réformes structurelles par le gouvernement tunisien.

 L’Algérie est passée sous les fourches caudines de ces institutions et de leurs conditionnalités, durant les années 1990, et connaît très bien ce que recouvrent ces pratiques et la manière insidieuse d’obliger un pays à perdre son indépendance, sa décision politique et avec l’arrière-pensée inavouée d’infléchir sa politique intérieure, une espèce de droit d’ingérence dans les affaires intérieures, applicable avec «deux poids, deux mesures». Elle est donc la mieux placée pour prendre cette initiative, mobilisant avec elle d’autres pays pour mutualiser ces aides financières, même si elle ne l’a pas attendue, puisqu’elle a déjà consenti plusieurs actions dans ce sens. 

Mais le fait même de prendre cette initiative, en direction de ce pays et dans la situation précaire qu’il traverse, est un fait sans précédent qui marquera un tournant précurseur des changements attendus dans les relations financières internationales dictées par les accords de Bretton Woods de 1944 et de son hégémonisme occidental, imposé depuis. 

Il n’est pas dit que d’autres pays, que les pays arabes, ne viennent renforcer cette dynamique pour marquer leur solidarité envers la Tunisie, après qu’ils eurent été, eux-mêmes, victimes de cet ordre financier international, l’épisode du Fonds monétaire arabe (FMA) s’étant achevé par un scandale innommable.

Encore une fois, le montant à mobiliser est dérisoire pour les pays pétroliers arabes, chacun pouvant très largement mettre dans la cagnotte 4 à 5 millions de dollars pour constituer ce Fonds de solidarité, d’autant qu’ils l’ont fait dans le cas de l’Ukraine, pour certains. 

Cette décision ne peut être que politique et aura un large écho sur les populations arabes et la notion de solidarité, si souvent évoquée pour caractériser les relations interarabes, pour ceux qui y souscriront et ceux qui le refuseront. Notre pays gagnerait à prendre cette initiative pour joindre à son discours officiel des actes concrets qui le crédibiliseront, tant dans la région mais également au niveau international. Sauvons la Tunisie, si chère au cœur de tous les Algériens.

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