Piéce théâtrale «Ech’Chebka» à Alger : Le fléau de l’immigration clandestine

04/12/2024 mis à jour: 04:11
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Photo : D. R.

La pièce de théâtre «Ech’Chebka», une comédie noire qui met en garde contre le fléau de l’immigration clandestine et les risques d’une mort certaine, a été présentée lundi au Théâtre national Mahieddine Bachtarzi (TNA), à Alger.

Mis en scène par Abdelghani Chentouf, sur un texte d’Ali Tamert, le spectacle «Ech’Chebka» entame, à partir d’Alger, une tournée qui devrait le mener dans sept villes de l’Ouest algérien, après sa victoire du Grand Prix au 55e Festival national du théâtre amateur (2-7 juin 2024), partagée (ex æquo) avec le spectacle «Il est toi et moi», de l’association culturelle «El Moudja» de Mostaganem.

Durand 65 minutes, «Ech’Chebka» a tenté de sensibiliser sur la nécessité de donner un sens à sa vie, en s’éloignant de tous les desseins malintentionnés conduisant à la fatalité d’aller défier les hautes mers sans scrupule aucun ni conscience qui alerteraient sur l’imminence des risques et du danger encourus.

Latcha, un jeune homme, interprété par Smaïl Aït Ammar, qui occupe une cabane abandonnée, attendant le soir pour prendre l’embarcation du «dernier voyage» avec sa bien-aimée «Fati» (Amina Aberkane, prix de la meilleure interprétation féminine au 55e FNTA).

L’époustouflante comédienne qui incarnera également le rôle de «Houta», jeune femme, dont c’est le jour de mariage et qui se trompe de salle pour se retrouver avec Latcha et «Sennour», joué par Ahmed Bechar (prix du meilleur second rôle au 55e FNTA), dans une série de situations à rebondissements.

Entre, d’un côté, Latcha, personnage résolument décidé à passer à l’acte, et, de l’autre, Sennour, dont le fils qui n’est jamais revenu, en avait payé les frais, ainsi que Fati, qui tentaient de l’en dissuader, chacun allait de son argumentaire, établissant des rapports de causes à effets tirés de différentes situations de la réalité sociale. Dans des échanges ascendants et soutenus, le trio de comédiens qui a occupé tous les espaces de la scène a su porter la densité du texte, empreinte de quelques situations comiques et burlesques.

Œuvre du metteur en scène également, la scénographie, faite d’un décor minimaliste, consistant en quelques filets de pêcheurs disposés de manière à former un grand demi-cercle qui a judicieusement délimité l’espace de jeu et quelques accessoires qui suggéraient les intentions des uns et des autres.

La bande son et musique de Halim Bakhali, la chorégraphie de Mohamed Khelfallah et l’éclairage multicolore, vif ou feutré, ont été d’un apport concluant aux différents moments dramaturgiques de la trame et aux atmosphères, parfois tristes, car évoquant le passé et tantôt pleine de joie et d’espoir car tournées vers l’avenir.

Le public a longtemps applaudi les comédiens et l’ensemble de l’équipe technique du spectacle «Ech’Chebka», produit sous l’égide du ministère de la Culture et des Arts par l’association «Choâla pour le théâtre et le cinéma» de Boumerdès.

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