Une polémique s’est déclenchée suite à la décision qui consacre l’enseignement de deux langues étrangères dès la 3e année primaire dans l’école publique. Le ministère de l’Éducation nationale a lancé un pavé dans la mare en introduisant, dans la précipitation la plus surprenante, l’enseignement de l’anglais dès la 3e année de l’école primaire, en même temps que l’enseignement du français.
Serait-il utile de commencer l’enseignement de deux langues étrangères plus tôt dans la scolarité ? Voici une question qui a suscité des débats houleux dans le pays. En Algérie, personne n’est contre l’anglais. C’est plutôt la manière précipitée avec laquelle cette langue sera introduite dans l’enseignement qui a soulevé un tollé.
Certains estiment que l’enseignement de deux langues étrangères dès le primaire représente une surcharge excessive pour les écoliers, défendant l’idée de l’enseignement d’une seule langue étrangère à l’école primaire. Les pédagogues, eux, s’accordent à assurer que deux langues étrangères ne surmènent pas les enfants. Les élèves de cet âge apprennent bien les langues avec plaisir.
A condition toutefois que l’enseignement soit adéquat et surtout qu’il ne soit pas fait dans la précipitation. Tout est question de bon enseignement. C’est surtout le niveau de compétence des enseignants qui constitue l’enjeu principal. La méthode doit être empreinte de sérénité et s’accompagner d’une formation de qualité des enseignants et d’un développement de l’apprentissage des langues visant à atteindre des objectifs clairement définis, fixés pour les différentes langues.
Ceci vaut du reste pour toutes les matières. Il faudrait en particulier se demander comment rendre l’enseignement de ces langues plus performant ? Les études scientifiques plaident en faveur de l’enseignement précoce des langues étrangères. «Le succès de l’apprentissage d’une langue étrangère à l’école primaire dépend beaucoup d’un enseignement adapté aux capacités cognitives des élèves et des ressources à disposition», expliquent les experts.
Les enfants ont un autre avantage : ils sont plus habiles dans l’apprentissage de la prononciation et de l’intonation des langues. L’apprentissage précoce constitue un avantage indéniable. La grande majorité des enfants du primaire sont motivés par l’apprentissage de n’importe quelle langue, qu’elle soit étrangère ou maternelle. L’apprentissage de deux langues étrangères à l’école primaire est tout à fait réalisable, sans aucun risque de surcharge pour la majorité des élèves. Les professeurs assurent que l’anglais est morphologiquement plus simple et nécessite moins de conjugaison.
Cela rend plus facile l’apprentissage de l’anglais dans les premières années. Le plurilinguisme a ceci comme avantage : l’apprentissage des langues étrangères permet d’acquérir une manière différente d’appréhender le monde et de l’exprimer. Enfin, l’enseignement des langues étrangères doit s’accompagner de la nécessité de donner aussi de l’importance aux langues nationales et maternelles. L’enseignement de tamazight ne doit pas ainsi rester facultatif.