Finis les embouteillages de Takerietz. La pénétrante autoroutière reliant Béjaïa à l’autoroute Est-Ouest est ouverte à la circulation depuis jeudi. La cérémonie de l’inauguration de ce tronçon de 16 kilomètres (Akhnak-Timezrit) a été inaugurée par le ministre des Travaux publics et des Infrastructures de base, Lakhdar Rakhroukh, en compagnie des autorités locales et des représentants des entreprises à pied d’œuvre sur les chantiers.
La joie est donc partagée avec les travailleurs qui ont supporté une terrible pression pendant les six derniers mois afin de livrer ce bout d’autoroute dans les meilleures conditions de sécurité. La livraison de cet ouvrage porte la longueur réalisée à 84 kilomètres et le taux d’avancement des travaux à 90%, en 10 ans.
Le ministre a considéré que «l’impact socioéconomique de cette distance, certes petite, est important sur le développement de la région, mais aussi en gain de temps». Il a rappelé en outre que le retard accusé dans l’exécution des travaux revient essentiellement au volume et à la consistance du travail exécuté sur cette emprise au relief accidenté.
A ce titre, les entreprises à pied d’œuvre sur ce programme et le bureau d’études ont relevé un sacré défit, faut-il souligner. Arrivé en milieu d’après-midi, le ministre a visité le centre de commande et de supervision des équipements de sécurité du tunnel.
Long de 1660 mètres linéaires, l’ouvrage a été bâti selon les normes universelles et équipé d’un système de sécurité doté d’une technologie avancée. Il est composé de caméras de surveillance, d’un système de ventilation sophistiqué, un système de lutte contre les incendie, des issues de secours en cas de danger.
Les tests effectués par la Protection civile quant au système de lutte contre les incendies, n’ayant pas donné de résultats concluants, il a été exigé de l’Algérienne des autoroutes de mettre en place provisoirement des citernes à l’entrée des deux bouts du tunnel et une navette de camions de dépannage rapide de l’ADA sur ce tronçon.
Rappelons qu’un premier tronçon de 52 kilomètres allant de Ahnif (Bouira) jusqu’à Akhnak a été livré en 2017.
En décembre 2020, un deuxième tronçon de 10 km a été ouvert à la circulation entre Timezrit et Amizour et, enfin, la mise en service d’une petite longueur d’autoroute de 6 km entre l’échangeur d’Amizour et l’agglomération de Merdj Oumane en juillet 2022.
Ainsi, le lancement de l'ultime section allant d’Amizour au port de Béjaïa, sur 16 km, se fera au fur et à mesure que les obstacles seront levés et que l’opération d’expropriation et l’indemnisation des propriétaires terriens avancent, se sont accordés à dire les Chinois et les autorités locales.
A ce propos, le ministre a fixé un délai de 14 mois, soit «la fin de l’année 2024, pour réceptionner la dernière tranche ainsi que ces échangeurs». Achevée, son étude propose la construction de viaducs sur plusieurs kilomètres, afin d’éviter les terres inondables et permettre la réduction de la surface d’emprise au sol, dans le but d’épargner les terres des exploitations agricoles.
La préparation des procédures administratives et techniques par les services concernés, afin d’entamer le déplacement des réseaux sur ce tracé, est en cours. Il faut noter que deux échangeurs sont déjà retenus au niveau de cette fraction.
Le premier est projeté à 3 km de Béjaïa pour réguler la circulation vers la RN9 (vers l’est de Béjaïa jusqu’à Sétif et Jijel) alors que l’emplacement du second échangeur devant connecter la pénétrante à la RN12 (Oued Ghir) sera déterminé par une étude.
De son côté, le wali de Béjaïa a insisté auprès de l’entreprise chinoise et de la Sapta sur l’urgence de relier la pénétrante à la RN12. Car pour l’instant, c’est un chemin de wilaya, le CW21 reliant Amizour à El Kseur, et la RN75 (Amizour-Béjaïa) qui supporteront l’important flux de trafic qui viendra du sud de la wilaya, avec le risque de déplacer le point noir de Takrietz, le passage à niveau gardé d’El Kseur.