Patrice Beaumelle, entraîneur de la Côte D’ivoire : «On vise au moins le dernier carré»

12/01/2022 mis à jour: 20:43
AFP
1169
Patrice Beaumelle / Photo : D. R.
  •  Votre groupe a l’air abordable, que pensez-vous de vos adversaires ?     

Vous faites des pronostics et des statistiques, mais en 2014 on joue la Sierra Leone ici (à Abidjan, ndlr) car il y avait Ebola, j’étais adjoint (d’Hervé Renard, ndlr). On gagne péniblement le premier match ici et au retour il y avait 1-1 à la mi-temps. S’ils se sont qualifiés pour la CAN, ce n’est pas par hasard. Les matchs, il faut les jouer.

  • Quels sont vos souvenirs de la victoire à la CAN-2015 ?

Déjà à l’époque on avait les mêmes qualités et les mêmes défauts. C’est dans l’ADN de la Côte d’Ivoire, capable du pire comme du meilleur. J’ai des souvenirs où on a été très médiocres et des souvenirs où on a été irrésistibles, et depuis que je suis ici c’est un peu pareil.

J’ai l’impression qu’il y a des matches où on est flamboyant, où tout le monde est au niveau et puis des matchs où on peine, et s’il y en a un qui n’est ‘‘pas à l’endroit’’, c’est compliqué. J’aimerais essayer de gommer ça pour finir en apothéose comme on l’a fait en 2015, je ne vous parle pas que du titre. Lorsque tous les éléments sont alignés, on a une réelle équipe, ce n’est pas les noms le plus important, c’est l’équipe.

  • L’équipe de 2022 est-elle plus forte que celle de 2015 ?

Sur le papier il y a des joueurs qui arrivent à maturité, il y a des jeunes joueurs prometteurs. Ce que je souhaiterais c’est que des joueurs jouent plus régulièrement en club. Rien ne vaut la compétition. (Eric) Bailly (Manchester United), je lui fais pleinement confiance, il fait partie des meilleurs défenseurs au monde, il a tout. Je souhaiterais que d’autres joueurs jouent plus, Nicolas Pepe (Arsenal), par exemple. Moi je veux voir le Pepe de Lille, ça doit le saouler de toujours entendre ça, mais quand il jouait à Lille il était irrésistible.

  • Quelle est la feuille de route pour la CAN ?

Les 24 coaches de la CAN vont dire que 1) il faut passer le premier tour, et 2) gagner. Depuis que la Zambie a gagné la CAN (en 2012), 54 nations africaines se disent qu’elles peuvent le faire. Si on la joue c’est pour la gagner, au minimum arriver dans le dernier carré. Mais si on arrive dans le dernier carré ou en finale et qu’on perd, on sera déçus ! 

  • Comment gérer un effectif avec des joueurs qui évoluent dans de grands clubs européens ?

C’est mon métier. Je suis mal placé pour répondre si je fais l’unanimité ou pas. Mon métier c’est de faire jouer des joueurs ensemble et de gagner des matchs. Je ne peux pas satisfaire tout le monde, c’est sûr qu’être sélectionneur dans le vestiaire de la Côte d’Ivoire c’est plus difficile que dans d’autres vestiaires, il y a de l’ego et des stars à gérer.

Je le fais avec beaucoup de naturel, j’essaie d’être juste, je ne dis pas que tout est simple, que je suis aimé de tous mes joueurs, mais je ne cherche pas ça. Je cherche juste à gagner des matches, pour faire gagner une équipe c’est un tout, j’essaie d’être juste dans mes choix, par rapport à mes convictions.

Quand le matin je me lève, je me regarde dans la glace et je me dis : +Est-ce que tu as fait le bon choix?+. J’ai beaucoup de chance d’être le sélectionneur de la Côte d’Ivoire, je veux gagner, c’est mon obsession, et tant que je serai ici je donnerai le meilleur de moi-même».

Copyright 2024 . All Rights Reserved.