Un recueil de poèmes vient de sortir chez les éditions Talsa, il y a une quinzaine de jours. L’auteur, Nordine Bekhtaoui, enseignant dans la formation professionnelle à Tigzirt, avait l’habitude jusque-là de nous donner à lire de savoureux poèmes sur les réseaux sociaux.
Il passe désormais à l’édition avec un recueil d’une diversité de thèmes, mais qui se lisent sur un même rythme, s’égrenant du moins sur le même ton de liberté, autrement dit, affranchis des pesanteurs du conformisme. L’écriture se caractérise par des phrases brèves avec une certaine fluidité et un côté naturel qui ne peut provenir que du cœur.
Comme «Ce brûleur d’encens», le titre d’un de ses poèmes, Nordine sait saisir les nuances de la vie. Il sait comment saisir cet effet papillon – sur une fleur pour aller à ses petites dérives imaginaires et cueillir tout ce qu’il y a de sublime dans les mots.
Cueillir tout ce qui se niche dans nos rêves juste derrière nos désillusions et nos peines et que seul le poète peut toucher pour les mettre sur papier. «Hiver comme été», «La ferme aux crocodiles», «La muse», «L’érosion» ou d’autres poèmes encore, sont autant de ressacs des souvenirs que l’auteur nous donne à lire avec une écriture subtile et agréable.
Une plume qui nous invite quelquefois à se troubler avec ce ton baroque ou du moins ce ton qui se défait des stéréotypes de poèmes que nous avons l’habitude de rencontrer. Ici l’écriture s’allège de toute charge liée à la mode ou à la rigueur académique.
Seul son amour à jongler avec les mots, sa passion à ressusciter tout ce pâté de souvenirs avec néanmoins, il faut le dire, une audace mesurée témoignant de ses grandes lectures et de sa force de travail. A noter également une bonne maîtrise de la langue qui nous rajoute du plaisir dans la lecture de ces textes beaux et savoureux. Lounès Ghezali