Pandémie de Covid-19 : La grande décrue se poursuit

09/05/2022 mis à jour: 05:28
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Le recul des contaminations dans le pays a aidé à lever les restrictions

La pandémie de Covid-19 continue de reculer sensiblement en Algérie. Depuis quelques semaines, le bilan quotidien du ministère de la Santé fait part d’une grande décrue enregistrée dans le nombre des nouveaux cas et des décès. 

Seulement quatre nouveaux cas confirmés de coronavirus et un cas de guérison ont été enregistrés ces dernières 24 heures en Algérie, a indiqué, jeudi dernier, le ministère de la Santé dans un communiqué, ajoutant qu’aucun décès n’a été déploré. Depuis plusieurs jours, le bilan quotidien du ministère de la Santé ne fait part, en effet, d’aucun décès dû à la Covid-19. 

Après un record de 2500 cas quotidiens enregistré à la mi-janvier dernier, en pleine quatrième vague de la pandémie marquée par la propagation du variant Omicron, le pays voit la situation s’améliorer depuis le début du mois de février dernier. Début avril, le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, a qualifié, lors d’une réunion avec les directeurs de la santé du pays, la situation épidémiologique de «rassurante». 

Selon lui, elle est même «maîtrisée» avec zéro décès. Pour lui, le recul des contaminations a aidé à lever les restrictions, notamment au niveau des mosquées, avec l’arrivée du Ramadhan. Cependant, le ministre a appelé à ne pas relâcher la vigilance face à un virus qui réserve une part d’incertitude. 

Cette décrue rassure également les professionnels de la santé qui font part de leur satisfaction suite à la décrue des contaminations. «Probablement, la pandémie de Covid est derrière nous. Nous le souhaitons», a déclaré, fin avril, à la Radio nationale, Kamel Djenouhat, chef du service d’immunologie à l’hôpital de Rouiba, dans l’est d’Alger. Selon lui, cette situation s’explique notamment par l’immunité collective acquise naturellement par les Algériens lors de la 4e vague de Covid-19, qui a avait touché en janvier dernier l’Algérie. 

«La plupart des Algériens ont acquis l’immunité par voie naturelle. Les études ont confirmé que l’immunité naturelle est beaucoup plus efficace et durable que celle acquise par la vaccination», a expliqué le Pr Djenouhat. 

«L’Omicron a presque ‘‘vacciné’’ tout le monde, personne n’a échappé à ce variant. Une étude réalisée par l’hôpital de Rouiba a montré que 93% des donneurs de sang en ont été infectés. La plupart sont des sujets jeunes qui n’ont pas été vaccinés contre la Covid-19. Seulement 8 à 9% des échantillons ont été vaccinés», a relevé le Djenouhat. Signe de l’amélioration de la situation sanitaire, le gouvernement a décidé d’alléger le dispositif sanitaire relatif aux conditions sanitaires applicables aux voyageurs au niveau des points d’entrée sur le territoire national. 

La grande décrue de la pandémie a été accompagnée par un abandon généralisé des mesures barrières. A l’échelle mondiale, le nombre de nouveaux cas et de morts de Covid-19 continue de diminuer, les morts hebdomadaires signalées étant à leur plus bas niveau depuis mars 2020, selon Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS. Au niveau régional toutefois, l’OMS constate une augmentation des cas sur les continents africain et américain, portée par les sous-variants d’Omicron. 

Tedros Adhanom Ghebreyesus a déploré la réduction des activités de dépistage dans certains pays qui empêche de surveiller l’évolution du virus et oblige l’OMS à piloter «à l’aveugle» la pandémie. En Asie, la Chine affronte ces dernières semaines sa pire flambée épidémique de coronavirus depuis le printemps 2020. Dans la métropole de Shanghai, de loin la plus touchée et dont les 25 millions d’habitants sont confinés depuis un mois, toute personne testée positive, même asymptomatique, est envoyée dans un centre de quarantaine collective – au confort et à l’hygiène variables. 

Exaspérés par les problèmes d’approvisionnement en produits frais, d’accès aux soins médicaux hors-Covid et l’envoi des personnes testées positives en centre de quarantaine, beaucoup de Chinois déversent leur colère sur internet. Sur le continent africain, les cas de Covid-19 flambent en Afrique du Sud. Deux nouveaux sous-variants d’Omicron, dont la virulence reste encore à déterminer, sont à l’origine de la nouvelle vague de Covid-19 dans ce pays, a déclaré, mercredi 4 mai, l’Organisation mondiale de la santé. 

Le pays, qui est officiellement le plus touché du continent, est entré dans une nouvelle vague de contaminations, avait averti à la fin d’avril le Centre pour l’innovation et la réponse aux épidémies. «Les scientifiques sud-africains qui ont identifié Omicron à la fin de l’année dernière ont maintenant signalé deux autres sous-variants d’Omicron, BA.4 et BA.5, comme étant à l’origine d’un pic de cas en Afrique du Sud», a déclaré le directeur général de l’OMS en conférence de presse. L’Afrique du Sud, où moins de 45% de la population adulte est entièrement vaccinée, avait connu au début de mars une période de 48 heures sans aucune mort liée à la Covid-19, une première depuis 2020. 

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