Ouverture Officielle du 22e Festival européen - Samira Brahmia : l’école des femmes… courage

25/06/2022 mis à jour: 15:09
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Photo : D. R.

La 22e édition du Festival européen se déroulant du 23 juin au 1er juillet 2022 au Théâtre national algérien, au Théâtre régional de Costantine et au cinéma Maghreb(ex-Régent), à Oran, sous le thème « Musiqu’Elles », a été étrennée , jeudi soir, par une diva, la grande chanteuse algérienne Samira Brahmia ayant donné de la voix au cycle choral des voix féminines se relayant lors de cet événement.

Une quinzaine de pays membre de l’Union Européenne participent La 22e édition du Festival européen se déroulant du 23 juin au 1 juillet 2022. Le Portugal, les Pays-Bas, l’Italie, la Suède, la République Tchèque, la Belgique, la France, la Hongrie, la Pologne, l’Allemagne, l’Espagne, la Grèce, l’Autriche, le Danemark et la première fois, l’Irlande- n’ayant pas de représentation diplomatique en Algérie-qui sera représentée par la chanteuse de pop acoustique, Wallis Bird.

Dans son allocution présentant la 22e édition du Festival, M. Thomas Eckert, Ambassadeur et Chef de la Délégation de l’Union européenne en Algérie déclarera : « C’est avec grande fierté et un énorme plaisir que j’inaugure officiellement la 22e édition du Festival européen se déroulant du 23 juin au 1 juillet 2022 au Théâtre national algérien, au Théâtre régional de Constantine et au cinéma Maghreb(ex-Régent), à Oran, sous le thème « Musiqu’Elles ». J’aime beaucoup la musique. La musique est un univers qui unit les gens. Enjoy it. Appréciez !... ».

« La comtesse aux pieds nus »

La soirée d’ouverture a été par la chanteuse algérienne, Samira Brahmia, qui n’est plus à présenter qui se dit « sincèrement fière d’assurer l’ouverture du 22e Festival européen. Elle a saisi cette occasion pour présenter son nouvel album intitulé « Awa » au public.

Et la diffusion exclusive et officielle du clip-vidéo. Une ode à la femme. Une fête de la musique typiquement féminine. Des voix de femmes hautes et fortes. Samira Brahmia débutera sur les chapeaux de roue avec Si Ahmed Djadarmi, de la pop-raï. Et puis, elle se déchaussera et évoluera pieds nus, toute la durée du concert 100% féminin, féminin pluriel.

Et enchaînera avec « Mama » un hommage à « Mama Africa », Miriam Makeba, sur un rythme afro-beat, « Pays de poussière », un hommage au migrants, avec des tonalités wahrani, gnawi, variétés françaises, kabyles, africaines, andalouses…Comme les reprises de Koum Tara en ballade, piano et voix, des clins d’œil à Sting, Khaled avec Koubou, Wahran Wahran du grand maître de musique moderne oranaise, Ahmed Wahbi….

Le chant, ce signe du « ton »

Comme c’est une fête féminine, « a hen party, women only », Samira conviera sur scène une artiste venue tout juste du Sénégal, Penda Niang, une danseuse gracieuse et filiforme, Hind Boukella faisant dans le genre brésilien, le fado et saudade( mélancolie cap-verdienne), Soumia Ghechami, une « guitar héroïne » talentueuse à suivre, elle a du ressort et puis Noria, une chanteuse d’expression kabyle ayant fait un duo sur « S’sendu » du regretté Idir. Bref, Samira Brahmia a subjugué le public du TNA en l’incitant à quitter son siège. On se lève pour Samira Brahmia et ses convives. Ambiance survoltée assurée avec Samira Brahmia. Samira Brahmia, née dans le Doubs mais élevée en d’Algérie.

Dotée dès le berceau d’une double culture, la jeune femme assume très bien ses origines et ses acquis avec un naturel déconcertant. Ses chansons mêlent influences pop rock (tendance Police ou Sheryl Crow), chaâbi, traditions celtiques ou instruments du Grand Sud algérien. Ses mélodies ciselées sont dominées par sa voix pure et claire et une capacité étonnante à faire passer l’émotion.

Il faut dire que Samira ne triche pas. Elle n’est pas là pour ça. Rien ne la prédestinait vraiment à une carrière artistique. Sitôt son bac en poche, elle entame l’Ecole Polytechnique (« Mais vite fait, hein, précise-t-elle en souriant. J’ai très vite constaté que ce n’était pas pour moi.. ») puis se rabat rapidement sur des études de Sciences Eco.

Tout en suivant son cursus universitaire, elle mène la vie étudiante d’Alger et commence jouer de la guitare et à écrire des mélodies. Voilà qui lui convient nettement mieux que les statistiques ou les relations entre marchés financiers et défiscalisation. Elle troque rapidement la macro contre le micro, et devient choriste au sein d’« Index », Le groupe de rock du moment.

Au cinéma, de bons scores

Peu à peu, Samira commence à écrire ses propres textes , elle se lance. Le coup de pouce viendra d’un réalisateur algérien plein de promesses, Merzak Alouache (qui depuis a signé le célèbre « Chouchou » avec Gad Elmaleh) à l’époque où il prépare un film intitulé « l’ autre monde ».

«Le tournage se déroulait en plein Sahara à Timimoun, raconte Samira. C’était magique, là-bas les gens ont un autre rapport au temps. Je me souviens d’une vieille femme habillée en bleu qui marchait dans la rue et s’est mise à contempler le ciel. Doucement, je me suis assise à ses cotés et nous sommes restées là, sans échanger un mot pendant plus d’une heure.

Il émanait une telle sérénité de cette femme et de ce moment que je ne pouvais plus bouger tant j’étais bien. Au bout d’une heure (au moins) elle s’est levée m’a dit au-revoir. Et là je me suis rendue compte que l’équipe du film me cherchait partout…». En mars 2003, Samira est invitée à participer au deuxième festival « Femmes d’Algérie », dont elle sera la découverte-phare.

Depuis Samira travaille sur son premier album, peaufinant un style personnel profondément métissé, tout en prêtant son talent à d’autres aventures comme la compagnie équestre Salam Toto, dans un spectacle où Samira Brahmia assure les parties musicales en direct, tandis que les chevaux dansent, envoûtés par cette voix pure et profonde. 

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