Les autorités locales précisent que tout est fin prêt pour accueillir les estivants dans des conditions optimales au niveau des différentes localités côtières des wilayas de Tizi Ouzou et de Boumerdès.
Les wilayas de Tizi Ouzou et de Boumerdès s’apprêtent à accueillir, quotidiennement, des milliers d’estivants des quatre coins du pays et même de l’étranger. Les autorités locales soulignent que toutes les conditions nécessaires pour assurer une baignade en toute sécurité sont réunies. Toutefois, des commerçants estiment que le tourisme ne se limite pas seulement à des actions d’aménagement et d’entretien des plages.
Il s’agit, selon eux, de tout un écosystème qui prend, entre autres, en considération les moyens de transport, l’hébergement, la restauration et l’animation. Le coup d’envoi de la saison estivale dans la wilaya de Tizi Ouzou a été donné, samedi, en fin de journée, à la plage de Caroubier, dans la commune d’Azeffoun, par le wali de Tizi Ouzou, Djilali Doumi.
Ce dernier a précisé que des conditions sont nettement améliorées par rapport aux années précédentes où le problème de pénurie d’eau, était l’un des points noirs de l’été surtout à Azeffoun. Le président de l’APC de l’ex-Port Gueydon, abondant dans le même sillage, a, pour sa part, souligné que de grands efforts ont été consentis par les services concernés pour la préparation de la saison estivale dans cette région.
«Nous recevons, chaque été, des citoyens de tous les horizons qui viennent pour passer leurs vacances dans cette localité qui est également réputée comme la commune de la culture», a-t-il ajouté. Oui, effectivement, Azeffoun est connue pour être la daïra de l’art où sont originaires de nombreux hommes de la culture algérienne, à l’image de El Anka, Hnifa, Iguerbouchen, El Ankis, Mohamed et Said Hilmi ainsi que Fellag et la coqueluche de la nouvelle génération, Mohamed Allaoua.
C’est donc, dans cette localité que le lancement de la saison estivale 2024 a eu lieu en présence des différents directeurs de l’exécutif de wilaya impliqués dans la préparation de cet événement qui se veut une occasion pour évaluer tous les moyens déployés pour le bon déroulement de la trêve estivale. D’ailleurs, la protection civile a renforcé ses effectifs à travers le recrutement de surveillants de baignades, à titre de saisonniers, afin d’aider les effectifs permanents au niveau des huit plages autorisées.
C’est ce qu’a expliqué Kamel Bouchakour, officier et chargé de la communication à la direction de la protection civile de la wilaya de Tizi Ouzou. Il souligne, en outre, que 200 surveillants de baignades ont été engagés, comme travailleurs saisonniers, en ce mois de juin. Il y aura également, a-t-il précisé, 300 autres qui seront recrutés en juillet, 300 en août et 200 en septembre.
Ces surveillants de baignade ont été soumis, ajoute le même responsable, à une formation axé essentiellement sur les premiers secours. Aussi, à la même occasion, tous les services concernés ont présenté leurs plans d’intervention durant la saison estivale.
La direction des ressources en eau, dont l’ADE et l’ONA, a expliqué au wali les différentes actions entreprises pour assurer aux estivants des moments de détente dans de bonnes conditions. «Nous avons renforcé le travail de contrôle de la qualité de l’eau avec les laboratoires concernés», précise-t-on au niveau du stand de la DRE, mis en place au niveau de la plage Caroubier.
Des cadres du commerce étaient également là afin de rassurer sur leur disponibilité à veiller à des contrôles réguliers pour éviter tout désagrément susceptible d’être causé, notamment par les intoxications alimentaires et ces périodes de grandes chaleurs. «Nous avons tout un plan de prévention contre les intoxications alimentaires», a souligné un cadre de la direction en question.
Il y a aussi le secteur de la santé qui est mobilisé, via un personnel de l’EPSP d’Azeffoun, des médecins, paramédicaux et administratifs, déployé sur les lieux pour la couverture sanitaire. D’ailleurs, même une clinique mobile équipée est mobilisée pour la saison estivale, a-t-on constaté.
«Hébergement chez l’habitant», une formule à encourager
Par ailleurs, pour assurer un été dans la quiétude, la sûreté de wilaya et le groupement de la gendarmerie nationale ont renforcé également leurs moyens d’intervention au niveau des plages de la wilaya de Tizi Ouzou. C’est qu’a été expliqué, samedi, à Azeffoun par les représentants de ces deux corps de sécurité.
Lors de son intervention, le wali de Tizi Ouzou, Djilali Doumi, est revenu sur les conditions d’accueil qui sont, a-t-il estimé, nettement améliorées surtout, a-t-il ajouté, avec la régularisation de la formule «Hébergement chez l’habitant». «Il y a beaucoup d’améliorations par rapport à l’année précédente, surtout en ce qui concerne l’alimentation en eau potable et en énergie electrique», a-t-il indiqué.
Le vice président de l’APW, Hacene Argradj, a, lui aussi, souligné que des efforts ont été fournis par les travailleurs des secteurs d’activités ainsi que des élus et des représentants du mouvement associatif afin que la saison estivale soit entamée sous de bons auspices, a-t-il fait remarquer.
Pour revenir aux capacités d’accueil, les chiffres donnés par la direction du tourisme et de l’artisanat font état de 8 992 lits disponibles à travers les différentes infrastructures comme les hôtels, les centres de vacances et les auberges et camps de jeunes. 847 maisons de particuliers sont également recensés dans le cadre de la formule «Hébergement chez l’habitant» dans les cinq commune communes côtières de la wilaya de Tizi Ouzou, à savoir Azeffoun, Aït Chafaa, Iflissen, Tigzirt et Mizrana.
Notons aussi qu’ à l’occasion de la cérémonie organisée, samedi, une grande animation artistique et sportive a été assurée par la direction de la jeunesse et des sports, l’ODEJ (Office des établissements de jeunes) et la direction de la culture et des arts de la wilaya de Tizi Ouzou.
Des programmes d’animation pour égayer les estivants
De la musique, la poésie, des chants traditionnels et de la danse et de la chanson rythmée ont été présentés, entre autres, par les artistes des associations Tussna d’Abizar (Timizart) et Azar de Tizi Ouzou ainsi les troupes Ura N lkhalath du village Arvi (Iflissen) et d’Azazga. Enfin, toutes les conditions sont réunies, à en croire les déclarations des différents responsables concernés, pour assurer le bien être des six millions d’estivants attendus dans les communes balnéaires.
Il est utile aussi de rappeler que le tourisme de montagne se développe également, ces dernières années, dans la wilaya de Tizi Ouzou où des maisons d’hôte sont ouvertes dans plusieurs localités et accueillent des touristes de différentes horizons, même en été, surtout à l’occasion des festivals et fêtes traditionnelles organisées dans plusieurs localités de la wilaya.
Celles du bijou à Ath Yenni, celle de la poterie à Ath Kheir, dans la daïra de Mekla et celle du tapis à Ath Hichem (Ain El Hammam). Cela, sans parler des visites vers les bourgades qui ont décroché le prix du concours du village le plus propre qu’organise l’APW.
L’année passée, Sahel, dans la commune de Bouzeguene, à l’est de Tizi Ouzou, a accueilli des milliers de touristes venus des quatre coins d’Alger et même de l’etranger. Par ailleurs, dans la wilaya de Boumerdès aussi, après des semaines de travaux tous azimuts, les plages ont été déclarées, depuis samedi aussi, officiellement ouvertes à la baignade.
Comme à l’accoutumée, le coup d’envoi de la saison estivale a été donné par les autorités locales au niveau de la plage Delfine, près de l’ex-Rocher noir. Malgré les désagréments causés aux automobilistes, l’événement a été célébré comme une grande fête.
Annoncée à maintes reprises pour éviter les bouchons, l’ouverture de l’évitement de la ville de Boumerdès à la circulation se fait toujours attendre. Idem pour la route reliant Bordj-Menaiel à Cap Djenet dont les travaux de dédoublement patinent depuis plus cinq ans au grand dam des automobilistes. Réputée pour ses plages au sable fin (45 autorisées à la baignade) qui s’étendent sur un littoral de près de 100 km, la wilaya est une destination très prisée en été. Durant le reste de l’année, les hôteliers chôment et autres saisonniers, faute de clientèle.
30 milliards pour l’aménagement des plages à Boumerdès
Pour développer le tourisme, secteur pourvoyeur de richesse, les autorités se contentent, à présent, des petites opérations d’aménagement des plages devenues d’ailleurs routinières et budgétivores. Cette fois, près de 30 milliards ont été alloués à cet effet, a précisé récemment un responsable à la direction de programmation et du suivi du budget (DPSB).
A Boumerdès, vitrine de la wilaya, l’APC a mis les bouchés doubles pour réussir la saison estivale. Boualem Draoui, vice-P/APC, parle d’une enveloppe de 20,2 milliards de centimes qui a été mobilisée pour réaliser 21 opérations, précisant que 19 d’entre elles sont déjà achevées.
En sus des plages, les jardins publics constituent l’autre attraction des estivants, mais beaucoup d’entre eux sont mal entretenus. «Mais le tourisme ce n’est pas que des plages et les jardins. C’est tout un écosystème qui comprend les moyens de transport, l’hébergement, la restauration, les loisirs, etc.», estime Nabil, gérant d’une agence de voyage, soulignant que l’essor du tourisme passe aussi par le développement de l’artisanat et la vulgarisation des sites historiques.
23 hôtels et 15 campings
Il est vrai que la wilaya dispose de belles plages, mais certaines y compris celles de l’ex-Rocher noir sont mal desservies. « Allez voir la RN24. On y a mis des dos-d’âne à chaque 500 m », s’indigne un habitant de Figuier. Il faut rappeler que l’accès aux plages est libre et la concession sera de mise au niveau d’un tiers de chaque plage. Pour en finir avec la gestion illicite des parkings, plusieurs communes ont maintenu le régime de concession, mais certains bénéficiaires pratiquent des prix exorbitants. Au parking de Bouzegza, le tarif est fixé à 150 DA pour une petite voiture et à 700 DA pour un grand bus.
Côté infrastructures d’accueil, la wilaya compte à présent 23 hôtels et 15 campings d’une capacité globale de 9650 lits. Ce déficit influe bien entendu négativement sur les prix très élevés par rapport aux tarifs pratiqués dans les autres pays. La solution passe donc par la promotion des investissements touristiques.
Et Dieu sait que ce n’est pas les projets qui manquent. Parmi une soixantaine de projets agrées et qui devaient générer 3445 postes d’emplois, 6 sont en cours de réalisation, 10 à l’arrêt tandis qu’une grande partie est en souffrance. On en trouve aussi Boumerdès, Figuier, Zemmouri mais aussi à Dellys, une localité au riche passé historique où le tourisme peine à décoller. Hafid Azzouzi et Ramdane Kebbabi