La date du concours d’accès à l’Ecole régionale de formation des avocats de Sidi Aïssa (M’sila) n’est pas encore fixée. Idem pour les postes ouverts.
Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Abderrachid Tabi, a inauguré, jeudi, à Sidi Aïssa, dans la wilaya de M’sila, l’Ecole régionale de formation des avocats. L’établissement a pour mission d’assurer la formation spécialisée des élèves, leur préparation au certificat d’aptitude à la profession ainsi que la formation continue et le perfectionnement des avocats en exercice. Les Ecoles régionales peuvent, en outre, assurer des cycles de formation continue au profit des personnels des secteurs administratifs, des entreprises publiques ou privées et des auxiliaires de justice, selon les modalités déterminées par des conventions particulières.
Accompagné de responsables centraux de son ministère et des bâtonniers de l’Union nationale des Ordres des avocats (UNOA), M. Tabi a insisté sur la qualité du corps des enseignants. «J’insiste sur la qualité de l’enseignement. Alger est à deux heures d’ici», lance M. Tabi en direction des responsables en charge de l’établissement.
Occupant les locaux d’un ancien établissement de la formation professionnelle, l’Ecole, instituée par la loi 13-07 portant organisation de la profession d’avocat (art. 33), a attendu plusieurs années avant d’être concrétisée. Trois autres établissements régionaux seront ouverts au niveau national. «C’est une fête pour nous après 11 ans d’attente. Je remercie à cet effet le ministère de la Justice.
Le budget alloué au projet, qui sera inauguré aujourd’hui, dépasse les 75 milliards de centimes. Notre but ultime c’est la qualité. L’Ecole dispose de 270 places pédagogiques», indique Me Braim Tairi, résident de l’UNOA. Et de préciser : «Auparavant, c’était les universités qui s’occupaient du concours mais aussi de la formation pour l’obtention du Certificat d’aptitude à la profession d’avocat (CAPA). Il a été décidé de centraliser l’opération. La formation est désormais de trois ans. Après l’obtention du Capa à l’issue d’une formation d’une année à l’Ecole, l’avocat stagiaire prête serment et effectue deux ans de stage pratique. A la fin de cette période, il rejoint un cabinet.»
«Pas de justice forte sans un avocat bien formé»
Le bâtonnier de Sétif, Ahmed Sai, a insisté, lors de son allocution, sur la nécessité d’«aller vers la spécialisation», qui doit permettre un exercice du métier plus performant au bénéfice du justiciable.
«Une justice forte ne peut se faire sans un avocat bien formé. La formation doit être faite par des spécialistes. Il faut maîtriser l’outil informatique. Il faut maîtriser les langues. Il faut également donner une dimension internationale à cette formation, comme c’est le cas pour les magistrats. En Algérie, l’avocat est formé sur le tas. Actuellement, la mondialisation exige d’aller vers la spécialisation. L’Algérie veut attirer des investisseurs, il faut donc se spécialiser et élargir la compétence des avocats dans l’immobilier, le sport, etc.», insiste de son côté Me Sadek Chaib, secrétaire général de l’Ordre des avocats d’Alger.
L’organisation et les modalités de fonctionnement des Ecoles régionales (4) de formation sont fixées par le décret exécutif 23-83. Un arrêté ministériel détermine les modalités d’ouverture du concours pour l’accès à la formation pour l’obtention du Certificat d’aptitude à la profession d’avocat. «La période des inscriptions au concours, le nombre de postes ouverts, la date de son déroulement ainsi que les centres d’examen sont communiqués par voie de presse et sur les sites électroniques du ministère de la Justice, du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et de l’Union nationale des Ordres des avocats», précise l’arrêté interministériel du 8 mars 2022. Le concours est ouvert aux titulaires d’une licence en droit ou d’un diplôme étranger reconnu équivalent.
Après plusieurs années de gel de la formation en CAPA, le ministère de tutelle a annoncé, en janvier 2021, l’organisation d’un concours d’accès pour l’année universitaire 2021-2022. Une première promotion a prêté serment.
La date du prochain concours d’accès à l’Ecole des avocats de Sidi Aïssa n’est pas encore fixée. Selon son directeur, Aïssa Lalaoui, le conseil d’administration (CA) de l’établissement, composé de représentants des ministères de la Justice, de l’Enseignement, des Finances et du corps enseignant, décidera de la date. «Aucune échéance n’est établie à ce jour», note-t-il. Le nombre de postes pédagogiques à pourvoir n’est pas non plus fixé.
Le chiffre de 200 places qui a circulé n’est pas confirmé par le concerné. A rappeler que le dernier concours, auquel s’étaient inscrits quelque 20 000 candidats, a vu l’acceptation de seulement 2000 élèves. Quelque 50 000 avocats sont actuellement en exercice en Algérie.