Le fossé jouxtant la muraille du palais du Bey (extrémité ouest du front de mer), longtemps embusqué à l’oeil du passant par un muret cache-misère, vient de connaître une opération d’aménagement qui lui permettra, une fois avoir abouti, de faire jonction avec un autre fossé, bien plus vaste, et qui donne directement sur le quartier de Sidi el Houari.
Pour le moment, cette opération s’est résumée à l’aménagement d’une longue allée en zigzag qui butte sur une impasse. Celle-ci devra être à son tour percée pour que le fossé puisse continuer son petit bonhomme de chemin jusqu’au vieux quartier d’Oran. A cela, il est aussi prévu, croit-on savoir, l’aménagement de passerelles et d’escaliers à partir de l’extension de la place du 1er Novembre pour enjamber et accéder directement au Palais du Bey et la promenade Ibn Badis.
Plus encore, l’aménagement de ce fossé devra valoriser, à sa juste valeur, la fortification du Rozalcazar, ses réduits ainsi que le ravelin qui en dépend. L’association Bel Horizon, qui oeuvre pour la protection du patrimoine, s’est félicitée de cet aménagement rappelant qu’elle avait, dès l’année 2010, fait une proposition à l’APC d’Oran de l’époque pour la valorisation de ce site et par le fait même répondre aux besoins des usagers.
Une maquette a même été élaborée qui met en relief la valorisation des deux fossés et du ravelin afin de contribuer à régler plusieurs problèmes notamment celui de la circulation, -en procédant au contournement de la place d’armes et accéder directement aux bas quartiers-, mais encore la création, le cas échéant, d’un parking ou d’une station de taxis en partance pour la corniche oranaise.
On affirme même qu’une fois le projet abouti, de la place du 1er novembre, il nous sera loisible d’accéder directement à la promenade de Létang tout en faisant un tour par le ravelin qui peut accueillir un mini jardin méditerranéen, et passé à côté des réduits du fort de Rozalcazar qui ont toutes latitudes à être transformés en espace culturel et commercial.
«Nous avions à l’époque demandé au wali et au Ministre de l’intérieur de récupérer le terrain dit l’ex mess des officiers pour agrandir la place du 1er Novembre et ensuite s’attaquer aux fossés sinon le projet ne pourrait aboutir», explique Kouider Métaïr. «C’est bel Horizon qui a préparé l’argumentaire qu’on a exposé de vive voix sur site aux représentants de l’ANP. Ceci étant réalisé, nous avons proposé une visite guidée au Wali et au Ministre de l’Intérieur et en présence du directeur de l’OGEBC de l’époque des fossés et du ravelin.
L’APC a fait le recensement des indus occupants. Ceux du fossé extérieur ont été relogés, ceux du fossé principal ne le sont pas. Il y a aussi un autre problème c’est ce qu’on appelle le batardeau, mais pour celui-ci, il faut l’autorisation du Ministère de la culture, le site étant classé».
A noter à ce propos le batardeau est un mur en pierre taillée qui n’a plus aucune fonction, et dont il serait judicieux, affirme-t-on, de le déplacer avec l’intervention des architectes agrées par le ministère de la culture, ce qui permettra de récupérer un boulevard de 20 m de large.
Enfin, la concrétisation de ce projet, argue-t-on, est une opportunité oranaise qui, menée à bien, devra faire changer positivement la face de cette partie du centre-ville et à peu de frais.