Noyades : La série noire se poursuit

30/07/2023 mis à jour: 06:03
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Dans les régions de l’intérieur du pays, beaucoup de jeunes se ruent sur les oueds et plans d’eau faute de pouvoir se rendre dans les zones côtières. Ce qui n’est pas sans danger.

Chaque été, la Protection civile enregistre de nombreux cas de noyade au niveau des plages, notamment celles interdites à la baignade. Certains jeunes refusent de prendre en considération certaines précautions qu'il faut respecter et prendre au sérieux, comme celles liées à l'état de la mer et la présence de surveillants de plage. 

Ce qui malheureusement entraîne souvent des conséquences dramatiques compte tenu de l'absence de sensibilisation et des différentes mentalités.  

Les étangs et les bassins d'eau ont toujours été une hantise pour les familles, étant donné qu'ils représentent un grand risque en particulier pour les enfants qui ne réalisent pas le danger d'y jouer et de s'y baigner. Malgré cela, et du fait des températures caniculaires de ces dernières semaines et l'absence d'espaces de jeux et de divertissement, ainsi que de plages dans certains wilayas et zones isolées, les jeunes y ont recours pour la baignade. 

Ils fuient la routine et l’ennui du quotidien et la mer les a engloutis dans ses profondeurs. Le recours aux étangs, voire aux marécages à des fins de baignade est dû au manque de piscines qui accueillent les jeunes, surtout en été dans les villes d’intérieur ou au Sud. Et si ce genre d’infrastructures existent, elles sont généralement pleines et incapables de répondre au besoin de milliers d'enfants et de jeunes qui veulent échapper aux fortes chaleurs. 
 

Dans ce contexte, certaines pages Facebook ont signalé la dangerosité de certains mouvements de nage (plongeons) effectués dans des endroits rocheux, souvent isolés et qui peuvent aboutir à des paralysies, des accidents de noyade et même au décès. La recherche du grand frisson peut se terminer par une tragédie. «Le plongeon, sans en connaître la technique ni la hauteur d’eau, est le principal risque. Les jeunes se lancent des défis. Le but est de provoquer ceux qui ont peur de sauter, en les poussant à le faire», expliquent divers communiqués de la Protection civile.      

Quand les vagues engloutissent des vies 

Certaines personnes surestiment leurs compétences en natation et se mettent en danger en s'aventurant trop loin dans l'eau ou en tentant de nager dans des conditions difficiles.  

160 décès par noyade ont été enregistrés depuis le début du mois de juin, a indiqué la Protection civile dans un communiqué. Le chargé de la communication de la Protection civile, le lieutenant Karim Belhafsi, a avancé le chiffre de 148 depuis le début de l'été (21 juin). «Un chiffre inquiétant par rapport à l'année passée», a-t-il mis en évidence. 

Ces noyades ont eu lieu essentiellement au niveau des plages (109 cas) et dans les plans d’eau (51). Dans les plages non autorisées, les risques de décès par noyade sont grands ainsi que dans des environnements rocheux. 

En outre, le chargé de l’information à la Direction générale de la Protection civile (DGPC), le lieutenant Youcef Abdat, a rapporté que durant la période du 20 juillet à la matinée du 27 juillet, les services de la Protection civile ont enregistré 40 décès par noyade. Parmi ces cas, 34 ont eu lieu sur «des plages, tandis que 6 autres se sont produits dans des réserves d’eau».

 Autres statistiques : les services de la Protection civile ont enregistré 10 décès au cours des dernières 24 heures dont 8 cas au niveau des plages : 5 cas provenant des plages interdites, 2 à Jijel, 2 à Skikda et 1 à Mostaganem, 3 cas provenant de plages autorisées avec un drapeau rouge (2 à Béjaïa, 1 à Tipasa. 

Deux cas ont été enregistrés dans les plans d’eau : un au niveau du barrage à Jijel et un cas dans un bassin d'eau à El Tarf. La noyade est un problème sérieux en Algérie, en particulier pendant la saison estivale, lorsque de nombreux Algériens se rendent sur les plages pour se rafraîchir. 

L’été particulièrement chaud cette année en Algérie a boosté l’affluence des citoyens sur les plages. Dans les régions de l’intérieur du pays, beaucoup de jeunes se ruent sur les oueds et plans d’eau faute de pouvoir se rendre dans les zones côtières. Ce qui n’est pas sans danger. 

Parce que vacances riment souvent avec insouciance, la baignade doit rester synonyme de vigilance. Les autorités ont pris des mesures pour tenter de prévenir ces tragédies, comme la mise en place de campagnes de sensibilisation sur les dangers de la baignade dans des zones non surveillées et l'amélioration de la présence des services de secours sur les plages les plus fréquentées. Cependant, malgré ces efforts, les noyades continuent de se produire, causant souvent de nombreuses pertes humaines.

Dans les régions, essentiellement celles du littoral, la prévention devrait être orientée à l’attention des visiteurs afin qu’ils tiennent davantage compte de leur condition physique, qu’ils s’informent sur l’état de la mer et sur les conditions météorologiques, qu’ils respectent les consignes de sécurité et qu’ils ne prennent pas de risques lors de la pratique d’activités nautiques. 

On peut rappeler aussi qu’une surveillance permanente et rapprochée des enfants doit être exercée par un adulte responsable en tout lieu de baignade et même lorsqu’un dispositif de sécurité conforme aux normes et correctement utilisé est présent. 

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