Nouvelle municipalité de Biskra : Une volonté de bien faire malgré les écueils

20/02/2022 mis à jour: 00:11
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Tarek Djoudi, le nouveau P/APC de la ville

Face à l’immense défi de redorer le blason terni de la Reine des Ziban, pâtissant d’un ensemble de défaillances, ainsi que d’une urbanisation échevelée et d’une architecture informe, la nouvelle équipe municipale, installée depuis environ deux mois et composée en majorité de jeunes universitaires et d’administrateurs chevronnés, affiche une détermination et une ferme volonté d’agir dans le cadre de ses prérogatives et missions pour que la ville de Biskra retrouve son lustre d’antan et que de nouveaux rapports basés sur la concertation, la confiance et l’information transparente s’installent avec les citoyens. 

C’est le postulat adopté par Tarek Djoudi, le nouveau P/APC qui a décortiqué dernièrement ses axes de travail et d’interventions au cours d’une conférence de presse. Outre la réorganisation et la modernisation des services administratifs de l’APC et le renforcement en moyens des antennes communales, l’étude et la révision du plan de collecte des déchets ménagers et du nettoiement des espaces publics, l’installation et la réparation de l’éclairage public, la réfection et la maintenance des routes et des ruelles, la plantation d’arbres d’alignement et la revitalisation des espaces verts, le maire compte sur la probité des commissions municipales et escompte un soutien de la wilaya pour la validation d’un budget de 50 à 70 milliards pour des projets d’aménagements urbains pour le centre-ville délabré, l’avenue Zaâtcha (Route des Ziban), la cité d’El Alia et pour la zone ouest où poussent les cités d’habitations à perte de vue. 

DES EMBÛCHES IDENTIFIÉES

«Nous savons que certaines parties de la ville souffrent de plusieurs maux liés aux déficiences du cadre de vie urbain. Nous sommes issus de cette ville antique dont nous connaissons les besoins. Les habitants évoquent le terme de ruralisation. Je lui préfère celui de zone d’ombre, car il y a des villages et des hameaux plus propres et mieux gérés que notre chef-lieu de wilaya. La ville est dans un état catastrophique. Nous héritons d’une accumulation de défauts intolérables et nous œuvrons pour remettre de l’ordre dans les services communaux, optimiser les ressources humaines et rentabiliser les moyens et les véhicules et engins de la commune», a-t-il souligné avant de dépeindre un triste constat. La commune de Biskra emploie une pléthore de travailleurs «payés pour ne rien faire». 

Le parc communal contient des dizaines de camions à bennes et des tracteurs immobilisés à cause d’une panne mécanique «depuis des années». Des quartiers sont constellés de tas d’ordures ramassés de manière aléatoire. Des antennes communales manquent de documents officiels demandés par les citoyens. Des routes sont constellées de nids-de-poule et de tranchées non comblées après des travaux. Des cités sont plongées dans l’obscurité et «se transforment en lugubres coupe-gorges dés la nuit tombée», a relevé l’édile. 

À cet éventail de lacunes et de déficiences identifiées, il a un plan d’action globale impliquant tout le personnel de la commune «appelé à adopter de nouvelles attitudes», les comités des quartiers «lesquels sont à réorganiser» et d’un Conseil consultatif composé d’un panel de citoyens représentant toutes les catégories sociales et professionnelles de la ville. 

GROSSES DÉPENSES ET FAIBLES RECETTES

Conscient qu’une commune doit «être gérée comme une entreprise» tendant vers un juste équilibre entre les dépenses et les recettes, le maire de Biskra envisage de renflouer les caisses de la municipalité en ouvrant le dossier des 800 à 1 020 locaux commerciaux loués à des prix dérisoires et des marchés squattés  par des commerçants illégaux. «Il n’est pas normal que des locaux commerciaux de l’APC soient encore exploités par des locataires qui les sous-louent à des prix astronomiques, alors qu’ils ne s’acquittent même pas des redevances. Nous allons revoir les prix de location et les contrats devenus obsolètes. 

C’est l’APC de Biskra qui doit bénéficier de cette manne», estime-t-il. Pour soutirer d’autres dividendes pour la commune, il étudie aussi la piste de la réalisation d’un réseau intra-muros de vespasiennes, d’un parking à étages, l’utilisation de parcmètres et l’ouverture de marchés de proximité. 

Lui tient aussi à cœur, l’organisation d’une grande manifestation annuelle dédiée à la célébration des dattes, des arts culinaires et équestres et de l’artisanat local dont jouit la Reine des Ziban que ces propres habitants, il est vrai, rabaissent à la condition de «mendiante déguenillée des Ziban». 

Cette ville, naguère oasis paisible et havre de paix, s’est muée en un fatras urbanistique où s’entassent de 380 000 à 400 000 personnes. Lourde est la tâche à laquelle s’attelle la nouvelle APC qui aura besoin de tous les soutiens pour faire de Biskra «un pôle urbain moderne,  dynamique, hospitalier et sain où il ferait bon vivre et habiter comme dans les souvenirs des plus anciens», se projette notre interlocuteur appelant à la participation active de tous.

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