«Nous ne voulons pas de réformes sans nous, ni contre nous»

21/02/2022 mis à jour: 08:42
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L’année 2022 verra des réformes majeures dans le secteur des assurances», selon Hassan Khelifati, vice-président du Conseil du renouveau économique algérien (CREA), qui s’est exprimé hier à Echorouk News. Il est revenu sur les objectifs et la démarche du CREA qui, a-t-il dit, est «le premier syndicat qui regroupe les représentants des secteurs public et privé» et confirme que «les plus grandes entreprises publiques sont présentes au sein de ce Conseil» et 7 membres fondateurs sont des start-up. H. Khelifati a tenu à préciser que «2022 sera l’année du décollage économique du pays».

La création de ce Conseil est venue, selon lui, suite à un constat : «Les chefs d’entreprise n’ont pas de véritables porte-voix et la confiance a été rompue. Le CREA est le fruit d’un long combat et une entente entre le secteur public et privé.» La nouveauté est la présence en force des grandes entreprises publiques. En d’autres termes, il n’y a plus d’opposition, ni de distinction entre les deux secteurs.

Le CREA veut changer de paradigme en ne tenant compte que du terme «entreprise algérienne». D’ailleurs, dans le discours officiel, il n’y a plus de différence entre public et privé, ni entre petite ou grande entreprise, en plus de la mise en exergue du rôle des start-up dans l’économie nationale. Hassan Khelifati affirme sans la moindre ambiguïté que ce nouveau syndicat «ne sera pas une source pour l’octroi de crédits, la distribution de terrains ou pour décrocher des rendez-vous avec des ministres et des walis, son rôle sera essentiellement d’accompagner les réformes et la transformation économique. Il y aura plusieurs projets en 2022 et une tripartite sera peut-être organisée».

Selon lui, l’important est qu’il y est «des consultations et de la prospection, des échanges de points de vue et des analyses. Nous ne voulons pas de réformes sans nous, ni contre nous. Nous voulons être des acteurs avec comme objectif le développement de l’économie nationale et le décollage économique». Il ajoute : «Les erreurs du passé ne doivent plus être dupliquées. Nous serons un syndicat 100% économique, qui privilégie l’intérêt général et non l’intérêt particulier.»

En des termes plus clairs, il s’agit d’opérer une coupure avec les anciennes pratiques, changer de cap et se projeter avec une vision et une stratégie nouvelles. «Nous voulons des affaires qui profitent à tous en défendant l’entreprise algérienne, en mettant en avant la création d’emplois et de richesses et l’exportation. Nous voulons lutter contre la bureaucratie et ceux qui brisent les ambitions et les élans, libérer les initiatives et diversifier l’économie», ajoute-t-il.

Selon ses observations, «les jeunes ont perdu espoir en l’avenir et mêmes les investisseurs étaient sur le point de suivre cette trajectoire car l’environnement général était décourageant. Nous ne voulons pas personnaliser, ni politiser. Il y a eu des hommes d’affaires qui ont pris des risques en investissant quand même dans ce pays. L’Etat doit jouer son rôle de régulateur et garantir l’équité entre les opérateurs et aussi les droits des clients. Nous ne voulons pas d’économie de la rente, ni celle des monopoles».

Hassan Khelifati est favorable à une compétition libre et honnête sur le marché et pour revoir le système fiscal qui doit être réformé car il représente un «fardeau sur les entreprises qui activent dans la transparence et qui n’ont pas une partie d’activité dans l’informel. Nous avons un défi interne : relancer l’économie, et externe : l’exportation. Il faut cesser aussi de changer les lois sans consulter les opérateurs concernés dans chaque domaine. Il faut également un choc de simplification dans l’administration pour revoir les responsabilités de chacun»

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