Les syndicats de la santé se plaignent de ce qu’aucun changement ni révision n’aient été apportés à la composition et au fonctionnement de la commission centrale chargée des relations avec les partenaires sociaux.
La Coalition nationale des syndicats de la santé (CNSS) fait part, dans un communiqué publié récemment, de son mécontentement quant à la non-concrétisation des engagements pris en décembre dernier par le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid.
Les sept syndicats affiliés à la CNSS mettent en garde les pouvoirs publics quant à un éventuel retour à des actions de protestation pour faire entendre leurs voix.
Faut-il rappeler que la CNSS avait décidé d’accorder un sursis d’un mois – c’était en décembre dernier – aux responsables du département de la Santé afin de leur permettre de répondre favorablement à leurs doléances.
Le fait est que la journée de protestation observée par la CNSS le 7 décembre dernier avait été suivie d’une audience avec le ministre de la Santé ainsi que son secrétaire général, l’inspecteur général et des directeurs centraux afin de débattre de la plateforme de revendications de la CNSS.
Au terme de cette rencontre, qui a duré plus de quatre heures, le ministre de la Santé s’est engagé à prendre en charge tout ce qui est relatif à la Covid, d’apporter les clarifications nécessaires du gouvernement concernant le dossier du statut particulier, du régime indemnitaire et du point indiciaire, de prendre en considération la proposition de la revalorisation de la prime de contagion, de mettre fin aux entraves de l’activité syndicale.
Le ministre s’est engagé à apporter des réponses dans un délai d’un mois. «La CNSS n’a pas relancé le ministre à la fin du délai convenu, ayant pris en considération la situation épidémiologique concernant la Covid-19 qui a prévalu pendant le mois de janvier 2022, ainsi que le report des rencontres nationales de la santé.
Devant l’absence de retour d’information du ministère de la Santé, une nouvelle demande d’audience a été déposée en date du 18 février 2022 qui est restée sans suite», explique-t-on dans le communiqué.
Le silence du département de Benbouzid est perçu par la CNSS comme une «rupture unilatérale du dialogue de la part du ministère de la Santé».
Engagements non tenus
Par ailleurs, les syndicats affiliés à la CNSS se sont dits «surpris» d’apprendre par voie de presse la mise en place de mesures destinées au personnel du secteur. «La CNSS considère que les mesures annoncées n’apportent rien de nouveau dans la prise en charge des revendications légitimes et les préoccupations socioprofessionnelles de nos adhérents», écrivent-ils.
Et de poursuivre : «La Cnss déplore que les statuts soient finalisés en l’absence de cadrage et sans prise en charge du volet du régime indemnitaire. Il regrette le fait que les statuts aient été envoyés à la Fonction publique sans que la copie finale soit revue avec les syndicats concernés.»
Le CNSS se plaint également de ce qu’aucun changement ni révision n’aient été apportés à la composition et au fonctionnement de la commission centrale chargée des relations avec les partenaires sociaux qui reste de ce fait sans prérogatives ni pouvoir décisionnel, contrairement à l’engagement pris par le ministre.
Quatre mois après la rencontre, force est de noter que les engagements pris par Benbouzid n’ont pas été honorés. La prime de contagion n’a pas été revue à la hausse et le dialogue a été rompu, malgré les promesses.
«La CNSS considère l’attitude du ministère de la Santé comme une mesure de rétorsion en raison de la non-participation de la CNSS aux dernières rencontres de la santé, alors que nous avons largement argumenté notre boycott de ces assises», pense savoir la CNSS.
La Coalition nationale des syndicats de la santé se joint à la liste des syndicats déçus par la nouvelle grille indiciaire.
Elle considère que les augmentations découlant de la nouvelle grille salariale ne sont «ni à la hauteur de ce qui avait été annoncé par les pouvoirs publics ni de nature à répondre aux attentes des professionnels de la santé en matière de renforcement de leur pouvoir d’achat, car ces augmentations restent trop faibles pour faire face à la cherté de la vie et l’érosion du pouvoir d’achat».
Il y a lieu de rappeler que la CNSS regroupe les sections syndicales suivantes : le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSSP), le Syndicat national algérien des psychologues (Snapsy), le Syndicat national des biologistes de santé publique (SNBSP), le Syndicat des infirmiers algériens, le Syndicat national des professeurs d’enseignement paramédical (SNPEPM) ainsi que le Syndicat national autonome des auxiliaires médicaux en anesthésie et réanimation de santé publique.