Le peuple nigérien continue de résister héroïquement aux ingérences et dénonce les préparatifs pour perpétrer une agression contre son pays. Les Nigériens qui refusent de servir de chair à canon ont massivement manifesté dimanche dernier, à Niamey, pour rejeter toute ingérence étrangère.
Bien plus qu’un conflit, la crise au Niger cache une triste réalité plus dramatique entre une menace de perpétrer un bain de sang et un peuple qui défend sa dignité et sa souveraineté.
Face à une menace d’une guerre qui sert des intérêts inavoués, les manifestants lancent un message clair au monde entier : c’est aux Nigériens et aux Nigériens seuls de régler ce conflit né du renversement du président élu Mohamed Bazoum par un coup d’Etat militaire commis par le général Abdourahmane Tchiani.
Le «va-t-en-guerrisme» de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) qui vient de fixer le jour de son éminente agression du Niger est absurde.
Le projet macabre de la Cédéao est tout simplement intenable et surtout illégal. Cette organisation régionale n’a ni une vocation militaire ni aucune compétence légale d’utiliser des moyens militaires.
Eu égard au droit international, la seule instance qui a vocation d’ordonner l’usage des moyens militaires est le Conseil de sécurité de l’ONU. Or, ce dernier n’a émis aucune résolution ordonnant l’usage de la force au Niger. L’ONU, qui soutient les efforts de médiation visant à restaurer l’ordre constitutionnel dans ce pays, ne s’est à aucun moment prononcée pour l'usage de la force.
De son côté, l’Union africaine vient de prendre la sage décision de s’opposer à toute intervention militaire. Le Conseil de paix et de sécurité de l’UA a privilégié les sanctions en suspendant temporairement le Niger de toutes les activités de l’Union africaine. Les pays d'Afrique australe, d’Afrique centrale et d’Afrique du Nord s’opposent à l’unisson à toute agression militaire.
La Russie se prononce également pour un règlement exclusivement diplomatique de la situation. Moscou s'est positionnée contre une intervention armée au Niger, estimant que l'usage de la force ne va générer qu’une inquiétante déstabilisation du Sahel.
Même les Etats-Unis se disent favorables au dialogue avec le nouveau pouvoir militaire du Niger. Washington s’oppose à l’usage de la force, sans doute pour préserver les bases militaires à Niamey et Agadez.
Pas moins de 1300 soldats américains sont présents dans ce pays du Sahel. Tout en condamnant le coup d’Etat, Pékin, Ankara et Alger privilégient un règlement pacifique de la crise.
Tout en souhaitant un retour à l’ordre constitutionnel, l’Algérie a exprimé une franche opposition à toute intervention militaire étrangère. Alger a même proposé sa médiation pour un règlement diplomatique de ce conflit.
La Chine adopte également une position pacifiste pour le règlement de ce conflit.
Le Mali et le Burkina Faso, pays voisins du Niger qui soutiennent les généraux qui ont commis le coup d’Etat, sont prêts à défendre le Niger au cas où ce pays serait agressé militairement par des forces étrangères.
La Guinée et le Cap-Vert refusent également le projet macabre de la Cédéao.
Face à cette menace, le peuple nigérien résiste et refuse toute ingérence dans les affaires internes de son pays. Au Niger, les syndicats, les associations des chefs d’entreprises et la société civile dénoncent à l’unisson toute ingérence étrangère d’où qu’elle vienne.