Niger : Niamey lance les «assises nationales» pour fixer la durée de la transition

16/02/2025 mis à jour: 06:41
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Photo : D. R.

Les autorités nigériennes ont lancé à Niamey cinq jours d'«assises nationales» censées notamment fixer la durée de la transition, en cours depuis un coup d'Etat perpétré en juillet 2023, rapporte l’AFP.

Un mois après sa prise de pouvoir, le général Tiani avait annoncé une durée maximale de trois ans de transition, mais n'en a plus reparlé depuis. Début 2024, des concertations se sont tenues dans les huit régions du pays pour préparer les assises, et le régime a annoncé un retour à l'ordre constitutionnel «dans les meilleurs délais». Certains médias étrangers n'ont pas été accrédités pour couvrir les assises, dont la cérémonie d'ouverture a été retransmise en direct par la télévision d'Etat, Télé Sahel.

«A la différence de ce que les Nigériens ont connu par le passé, les présentes assises ne peuvent pas se réduire à une tribune de promotions personnelles, de positionnement politique, de règlement de comptes, de critiques acerbes injustifiées», a prévenu le chef de la junte, le général Abdourahamane Tiani, en s'adressant aux participants. Ces assises ne sauront «servir de tremplin pour une conquête du pouvoir à  venir», a-t-il martelé, elles «doivent plutôt être un moment d'échanges constructifs» qui «va fédérer tous les Nigériens».

Au Niger, les activités des partis politiques sont suspendues depuis le coup d'Etat qui a renversé le président civil Mohamed Bazoum le 26 juillet  2023. Selon Niamey, plus de 600 personnes sont attendues à l'événement, qui se   tient du 15 au 19 février.

L'Ordre des avocats du Niger a déclaré dans un communiqué «s'abstenir de participer» aux assises. «Nous sommes ici réunis pour bâtir un Niger fort, digne, souverain et tourné vers l'avenir», a indiqué Mamoudou Harouna Djingarey, président de la commission chargée de diriger les assises, également chef traditionnel et ancien fonctionnaire de l'ONU.

La commission devra remettre son «rapport final» au général Tiani début mars. Trois anciens présidents étaient présents à la cérémonie : Mahamadou Issoufou (2011 à 2021), prédécesseur de Mohamed Bazoum, Mahamane Ousmane (élu en 1993 puis déchu par un putsch en 1996) et le général Salou Djibo, qui a renversé en 2010 Mamadou Tandja. Des diplomates et représentants d'institutions internationales étaient également présents.

Le Burkina Faso et le Mali, également dirigés par un régime militaire et membres avec le Niger de la confédération de l'Alliance des Etats du Sahel  (AES), sont représentés par «des ministres et des experts», selon les organisateurs. La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest a rejeté la transition de trois ans annoncée par le régime, qui l'a finalement quittée officiellement en début d'année, comme le Burkina Faso et le Mali.            

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