Musique et et chanson kabyle : Sidi Aïch accueille la 12e édition

09/03/2022 mis à jour: 04:57
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12e édition du festival culturel local de la musique et de la chanson kabyle à Sidi-Aïch / Photo : D. R.

Au-delà des insuffisances constatées sur le plan de l’organisation, ce Festival constitue une bouffée d’oxygène pour les familles, venues nombreuses pour assister à la 1e soirée musicale, après deux années «d’asphyxie» par la Covid-19.

Inauguré dimanche dernier, la 12e édition du festival culturel local de la musique et de la chanson kabyle se poursuit, jusqu’au 10 mars prochain, à la salle Youcef Abdjjaoui de Sidi Aïch où il a été déplacé cette année. D’autres activités sont réparties sur plusieurs localités comme Akfadou, El Kseur et Amizour, qui abriteront quelques spectacles.

Pas moins d’une cinquantaine d’artistes ont marqué leur présence lors de la cérémonie d’ouverture de cette édition, à travers laquelle un hommage est rendu aux artistes disparus en pleine pandémie, notamment, Tahar Khalfdaoui, Nadir Aït Zenati et Ikhleff Yazid. Ainsi, chant et musique kabyle, conférences-débats et hommages sont programmés au grand bonheur des mateurs de la chanson d’expression kabyle, jusqu’à la fin de la semaine en cours.

Une des figures de proue de la région, plus exactement de la commune d’El Flaye, qu’on a croisé dans les coulisses, est l’auteur de la célèbre chanson kabyle «assa ttamaghra anazhou mara» (ce jour, c’est la fête, on va tous s’éclater), en occurrence, Rachid Rahmani.

Da Rachid, comme l’appellent les jeunes artistes, a débuté sa carrière de chanteur après son passage en 1967 à l’émission «Ighanayene n u-zeka» de la chaîne II (une émission conçue à faire connaître les voix d’amateurs). Son premier enregistrement de 45 tours en 1971 a été un franc succès.

Ce succès l’a encouragé à faire d’autres enregistrements en 1975 avec Chikh Nordine et l’orchestre de la RTA, A 76 ans, Da Rachid est toujours plein d’énergie. Un autre monument de la chanson kabyle de sa génération, Dahmani Belaïd, figure sur la liste de ceux qui vont se produire sur la scène au premier jour du festival.

Il est né à Freha, wilaya de Tizi Ouzou et a entamé sa carrière à Alger en 1967 avec son premier enregistrement Aka kafnak lhoub avec Cheikh Nordine et Mahboubati. «J’ai produit plus de 200 chansons durant ma carrière», nous dit-il avec fierté. «Et je continue à en produire toujours, mon dernier album est apparu l’an dernier en 2021 et un autre est en cours cette année», enchaîne-t-il.

Une autre star qu’on a rencontrée dans les coulisses qui est venue, elle, d’abord pour récupérer le trophée dédié à son père Tahar Khelfaoui. Rahima Khelfaoui, une voix sublime que les Bougiotes ont découverte sur les vidéos publiées sur la toile avec sa chanson Vghigh ad chnough (Je veux chanter.).

Et elle a réussi, très jeune, décroché le premier prix du Festival de la chanson amazigh en 2001 à Béjaïa. A l’âge de dix ans, son père l’a inscrite au conservatoire de musique de la maison de jeunes de Béjaïa, ensuite, elle fera des cours de l’opéra à Alger pour mieux faire travailler sa voix.

Elle compte dans le répertoire un album de six titres dont l’un est, c’est une reprise d’une chanson de son père. Et une autre, en langue française, qu’elle a, elle-même, écrite et composée la musique. « J’ai composé, aussi, cinq mélodies pour une pièce de théâtre intitulée Azouzou réalisée au TRB » nous dit-elle enthousiasmée.

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