Musée Zabana d’Oran : Rencontre autour des «Cimetières d’Oran»

14/01/2025 mis à jour: 19:50
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L’ouvrage de l’historien Sadek Benkada intitulé Cimetières d’Oran : aperçu historique des espaces funéraires de la ville, édité chez «El Makhtout», a fait l’objet d’une présentation au musée Zabana la veille de la célébration du Nouvel An amazigh. 

La cérémonie de vente-dédicace a été précédée par un débat particulièrement riche et passionnant autour de ces espaces qui, en dehors de leur fonction religieuse et de la charge émotionnelle qu’ils peuvent receler, renseignent également sur certains aspects historiques. L’ouvrage aborde les cimetières dans toute leur diversité. Celle-ci est religieuse en s’intéressant aux lieux d’inhumation des communautés musulmane, chrétienne ou juive, mais peut également concerner des cimetières familiaux, ceux liés à des événements particuliers (cimetières de chouhada par exemple) ou alors à un rite particulier comme c’est le cas pour le rite sunnite ibadite. A titre illustratif, pour ce cas précis, l’historien en répertorie deux à Oran dont un, moins connu, est situé du côté de Ras El Aïn. Certains ont disparu par le fait de l’urbanisation, d’autres sont conservés mais sans possibilité d’extension, etc. La tâche n’a guère été aisée, car il fallait interroger les archives là où elles sont encore conservées, mais aussi compléter avec des témoignages lorsqu’ils sont fiables.  

Objet d’étude inédit 

L’ouvrage est une amorce d’un objet d’étude relativement inédit, car parmi l’assistance, y compris des étudiants en histoire, beaucoup ont soulevé des questionnements faisant dire à l’auteur qu’il y a encore des aspects à creuser et, pourquoi pas, sortir avec un deuxième ouvrage. Pour le conférencier, c’était aussi une occasion de remettre en cause certaines idées reçues, notamment une «légende» qui circule faisant dire à certains que le terrain relatif à l’emplacement de l’actuel cimetière de Aïn Beïda aurait été offert par El Qaida Hlima (1859-1944). 

A ce sujet, Sadek Benkada est catégorique. Le terrain en question a été arraché par le Mouvement national, plus exactement par les élus municipaux du MTLD qui l’ont demandé suite à la dégradation d’un ancien emplacement, et c’est le maire de l’époque, Henri Fouques-Duparc (le dernier de la période coloniale, de 1948 à 1962), qui a répondu favorablement à cette exigence. D’autres se sont interrogés sur la possibilité ou pas de remonter l’étude à la période d’avant-l' occupation espagnole (début du XVIe siècle). On peut sinon faire remarquer la contribution du musée Zabana où sont exposées certaines stèles funéraires avec des épitaphes et remontant à la période ottomane et sur lesquelles a aussi travaillé l’historien. 

À noter que l’auteur a été chercheur permanent au Crasc pendant de longues années et maire d’Oran entre fin 2007 et fin 2010. Il a, à son actif, plusieurs publications et ouvrages sur plusieurs aspects de l’histoire d’Oran, dont notamment des travaux sur le Mouvement national, mais pas seulement.                                                                                                                                
Oran
De notre bureau Djamel Benachour

 

Sadek Benkada, Cimetières d’Oran : aperçu historique des espaces funéraires de la ville, 
El Makhtout 

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