Musée public national - palais Ahmed Bey de Constantine : Un mois du patrimoine dédié exclusivement à la Palestine

28/04/2024 mis à jour: 03:47
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L’événement a été une occasion pour affirmer l’identité palestinienne (Photo : El Watan)

A l’occasion du mois du Patrimoine, célébré sous le thème «Le patrimoine culturel et gestion des risques face aux crises et catastrophes naturelles», le Musée national des arts et des expressions traditionnelles Palais Ahmed Bey de Constantine a ouvert ses portes à une exposition d’exception dédiée à la Palestine. 

Cette initiative, organisée, hier, avec la participation de la communauté palestinienne de Constantine et des artisans algériens, vise à mettre en lumière la richesse et la diversité du patrimoine palestinien, menacé par la stratégie d’extermination culturelle menée par l’occupant sioniste. 

Dès son entrée dans l’enceinte du musée, le visiteur se retrouve plongé dans une véritable mosaïque patrimoniale. Objets artisanaux symboliques, tableaux, habits traditionnels pour hommes et femmes, tous témoignent de la profondeur et de la variété de la culture palestinienne. La gastronomie n’est pas en reste, avec un large éventail de plats salés et sucrés préparés avec amour par des étudiants de la diaspora palestinienne. Msakhan, Kunafa Nabulsia, pain au thym et autres délices ont ravi les papilles gustatives des visiteurs, accompagnés de fiches techniques détaillant les ingrédients et leur provenance. 

Un Patrimoine immatériel d’une richesse inestimable a été mis en valeur par une dizaine d’exposants, qui ont mis également l’accent sur le savoir-faire ancestral palestinien, notamment en matière de broderie, un art inscrit au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco. Les visiteurs peuvent admirer la finesse et la symbolique des motifs palestiniens, présents sur les robes traditionnelles exposées. «Nous avons œuvré particulièrement pour la mise en exergue du savoir-faire qui caractérise la robe palestinienne, avec sa fine et symbolique broderie. 

Car, il faut rappeler que cette tenue est inscrite comme patrimoine mondial de l’humanité à l’Unesco au nom de la Palestine», a déclaré Meriem Guebailia, directrice du palais Ahmed Bey. Cette dernière portait à cette occasion un burnous algérien avec une broderie palestinienne. La particularité de cette exposition a été la participation d’artisans algériens à travers leurs travaux. 

Un des exposants a dessiné sur place la carte de la Palestine avec de nouveaux matériaux et un décor moderne, mettant en valeur El Qods et la basilique de la Nativité classée patrimoine mondial en 2012. La calligraphie, un autre élément essentiel du patrimoine inscrit à l’Unesco au nom de plusieurs pays, dont l’Algérie et la Palestine, occupe également une place de choix dans l’exposition. Des œuvres réalisées par une artiste constantinoise témoignent de la beauté et de la spiritualité de cet art ancestral.
 

Une forte portée symbolique

Au-delà de sa dimension culturelle, l’exposition revêt une forte portée symbolique. Elle constitue une affirmation de l’identité palestinienne face aux tentatives d’effacement orchestrées par l’occupant israélien. Pour sa part, le représentant de la communauté palestinienne à Constantine, Temim Acef, a estimé qu’une grande ressemblance est constatée entre le patrimoine algérien et palestinien, naissant suite aux différents voyages et échanges entre les deux pays à l’époque. Toute cette diversité culturelle, selon ses dires, ne fait que prouver l’inexistence d’un patrimoine propre aux Israéliens. «L’occupant n’a pas d’histoire. 

C’est pourquoi il a voulu voler tout ce qui est palestinien, dont le patrimoine. D’ailleurs, une compagnie aérienne israélienne a imposé à ses hôtesses de porter des tenues traditionnelles palestiniennes, pour faire croire que c’est leur culture. Mais nous l’avons contesté. Les sionistes ont voulu voler la terre et le patrimoine», a-t-il dit. Et de poursuivre que la robe palestinienne a été toujours façonnée en quatre couleurs, à savoir le rouge, le blanc, le noir et le vert. Soit le drapeau de la Palestine. Jehad Merai, président de l’Union générale des étudiants palestiniens, section de Constantine, renchérit dans le même sillage : 

«Nous sommes ici, aujourd’hui, pour nous imposer et montrer notre patrimoine contrairement à ce que ce pseudo pays dit Israël essaie de faire. Ce genre d’événements est une occasion pour insister que ces terres n’ont qu’un seul peuple palestinien et une seule identité, contre le gré de tout le monde.» 

Le représentant des étudiants n’a pas manqué de saluer toutes les actions algériennes qui vont dans le même esprit de résistance. L’exposition du palais Ahmed Bey de Constantine a été perçue comme un message d’espoir et de résistance. Elle rappelle au monde entier que la Palestine possède un riche patrimoine, une identité forte et un peuple déterminé à défendre sa terre et sa culture.      

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