Mpox (variole simienne) : Une action mondiale nécessaire pour maitriser l’épidémie

26/08/2024 mis à jour: 01:44
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Photo : D. R.

Si les enfants sont particulièrement menacés par la nouvelle variante de la variole simienne, les experts ont tout de même insisté sur le fait que bien que la situation soit préoccupante, elle est tout de même différente de celle que le monde a connue avec la dernière crise sanitaire mondiale liée au Covid-19.

Qu’il s’agisse de la nouvelle ou de l’ancienne souche, la variole simienne n’est pas le nouveau coronavirus, car les autorités savent comment contrôler sa propagation», c’est ce qu’a déclaré Hans Kluge, le directeur régional de l’OMS pour l’Europe.

«Ce n’est pas la même chose que le Covid-19 et le Mpox peut être maîtrisé», a-t-il rassuré. Appelant toutefois à une action mondiale pour éliminer la variole simienne et éviter que ne se répètent des cycles de panique et de négligence. «Alors, allons-nous choisir de mettre en place les systèmes nécessaires pour contrôler et éliminer la variole à l’échelle mondiale ?

Ou entrerons-nous dans un nouveau cycle de panique et de négligence?», s’est interrogé le Dr Kluge. Selon lui, la façon avec laquelle nous réagissons aujourd’hui et dans les années à venir constituera un test critique pour l’Europe et le monde. D’ailleurs, à en croire son analyse, nous en savons déjà beaucoup sur le clade II et reste à en apprendre davantage sur le clade I.

«D’après ce que nous savons, la variole simienne se transmet principalement par contact cutané avec les lésions de la variole, y compris lors des rapports sexuels». Et pour arriver à maitriser l’épidémie, l’OMS mise sur une surveillance «rigoureuse» et «des enquêtes approfondies sur les nouveaux cas contact». Plus loin encore, le Dr Kluge estime important de lutter ensemble contre le Mpox dans toutes les régions et sur tous les continents.

C’est pourquoi il a appelé l’Europe à agir avec solidarité avec la région africaine de l’OMS et ses États membres touchés, à la fois en ce moment critique et à long terme. «C’est sur le continent africain que la nécessité d’une réponse coordonnée se fait le plus sentir», a-t-il martelé.

De son côté, Dr Sylvie Briand, directrice du département des maladies pandémiques et épidémiques à l’Organisation mondiale de la santé, a assuré, via un post publié sur son profil Linked’In que nous ne réagissons pas aux épidémies et aux pandémies de la même manière qu’au siècle dernier.

«Pendant la pandémie de grippe de 1918, il n’y avait pas de vaccins, de traitements, d’oxygène dans les hôpitaux ou d’antibiotiques pour guérir les surinfections bactériennes qui ont tué des millions de personnes. Il n’y avait pas non plus d’éducation en ligne», a-t-elle noté.

A contrario, pendant la pandémie de Covid-19, Dr Sylvie Briand souligne : «Nous avons mis au point des vaccins en un temps record, des traitements, des diagnostics rapides et de nombreuses innovations telles que le séquençage génomique pour détecter et surveiller les variants du SRAS-CoV-2, des applications pour la recherche des contacts, la surveillance des eaux usées et des outils en ligne pour l’écoute sociale à l’aide de l’IA». Malgré ces avancées significatives, Dr Sylvie Briand confie que l’humanité a encore du mal à réagir efficacement.

Selon elle, la pandémie de Covid-19 a mis en évidence les vulnérabilités des sociétés modernes, même face aux progrès remarquables du 21e siècle. «Notre interconnexion et notre mobilité, grandement améliorées par les nouvelles technologies et les transports rapides, ont également facilité la propagation rapide des maladies et l’augmentation de l’infodémie», a-t-elle conclu.  

 

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