Mostefa Ouki évoque les défis posés aux pays du GECF : «L’Algérie a besoin d’augmenter les volumes de GNL à l’exportation»

28/02/2024 mis à jour: 08:31
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Photo : D. R.

Interrogé par l’APS sur le rôle de l’Algérie sur la scène internationale en tant que fournisseur d’énergie, l’expert en énergie et chercheur principal à l’Oxford Institute for Energy Studies Mostefa Ouki a estimé que le pays aura «besoin d’augmenter les volumes de gaz naturel disponibles à l’exportation tout en continuant à satisfaire la demande nationale».

L’expert a souligné que l’Algérie «peut continuer à jouer un rôle prépondérant dans l’approvisionnement de l’Europe en gaz naturel compte tenu de ses avantages, dont sa proximité géographique des marchés européens consommateurs et l’existence de gazoducs transfrontaliers liant l’Algérie à l’Europe», ce qui nécessite, dit-il «un accroissement des investissements en amont, une maîtrise de la croissance rapide de la demande nationale de gaz et une réduction de l’empreinte carbone de la chaîne de valeur de l’industrie gazière».

S’exprimant au sujet de la tenue du 7e Sommet du Forum des pays exportateurs de gaz à Alger, l’expert a noté le rôle du GECF dans la promotion du gaz naturel comme ressource de transition.

Tout en soulignant que les pays exportateurs sont devant des défis complexes pour que le rôle du gaz ne soit pas remis en cause, Mostefa Ouki indique que le «GECF est naturellement bien placé pour promouvoir le développement durable du gaz naturel en tant que carburant de transition… et le cadre de coopération qu’offre le GECF pourrait aussi faciliter le partage d’expériences et de meilleures pratiques concernant les projets de réduction des empreintes carbone déjà initiés par certains pays membres du Forum».

Relevant l’importance du Sommet d’Alger pour l’Algérie et pour les autres pays exportateurs de gaz, M. Ouki considère que «les pays exportateurs de gaz doivent se préparer à relever des défis complexes pour que le rôle du gaz naturel ne soit pas remis en cause», même si «la déclaration finale de la COP28 reconnaît indirectement le rôle du gaz naturel dans la transition énergétique».

La tenue du Sommet et ses réunions connexes coïncide pratiquement avec le 60e anniversaire de l’arrivée, en 1964 à Canvey-Island, au Royaume-Uni, de la première cargaison de gaz naturel liquéfié (GNL) algérien, un événement historique puisqu’il marquait le lancement du commerce international de GNL, rappelle cet expert.

La rencontre intervient aussi dans un contexte particulier aussi bien sur les plans géopolitiques qu’énergétiques, souligne M. Ouki, citant en ce sens la crise en Ukraine, la nouvelle politique européenne interventionniste dans la gestion des marchés du gaz, l’émergence des Etats-Unis comme le plus gros exportateur de GNL, ainsi que les mesures européennes de décarbonation.

Le chercheur affirme que le gaz naturel «continuera à jouer un rôle important dans le mix énergétique de plusieurs pays, surtout dans des régions comme l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Asie», notant néanmoins que l’exploration/production, le traitement, le transport et la commercialisation du gaz naturel «devront être en adéquation avec les conditions de durabilité et de réduction d’empreinte carbone». «La transition énergétique prendra du temps et se manifestera sous différentes formes et horizons dans différentes régions du monde», a-t-il estimé.

 

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