C’est alarmant ! L’épisode cauchemardesque des asphyxies au monoxyde de carbone revient cette année avec son lot de décès. Les campagnes de sensibilisation se poursuivent pour endiguer le phénomène et limiter les dégâts.
En effet, selon la direction générale de la protection civile (DGPC) les chiffres de cette année 2023 dépassent de loin ceux l’année passée. Selon son responsable de la communication, Nassim Bernaoui, il a été recensé depuis le mois de janvier,139 décès et 2881 personnes incommodées. “ Depuis le mois d’octobre seulement, nous sommes déjà à 26 décès et plus de 600 personnes incommodées. L’année dernière, nous étions à 111 décès et 2112 personnes secourues in-extrémis”, déclare notre interlocuteur.
En effet, juste durant ces dernières 48h, les éléments de la protection civile sont intervenues pour prodiguer des soins de première urgence à 14 personnes incommodées par le monoxyde de carbone CO, émanant des appareils de chauffage et chauffes bains à l’intérieur des habitations à travers plusieurs wilayas du pays. “ Nous avons déploré 03 décès par intoxication au monoxyde de carbone dans les wilayas de Batna et d’Oran. Dans la première, il s’agit d’un homme âgé de 34 ans décédé asphyxié par ce tueur silencieux émanant d’un réchaud placé dans sa chambre. Pour la wilaya d’Oran, il s’agit de 02 femmes âgées de 35 et 63 ans, décédées asphyxiées par le monoxyde de carbone émanant d’un chauffe bain à l’intérieur d’une habitation sise au boulevard dit Ben Kader Ali au chef lieu de la wilaya. Les dépouilles des victimes ont été évacuées vers les structures sanitaires locales”, lit-on dans le bilan de la DGPC.
Une situation alarmante qui pousse vers un maximum de vigilance et surtout de sensibilisation. “ Les asphyxies ne sont pas seulement en hiver. Elle surviennent même en été. Les citoyens doublent de vigilance quant aux émanations de leur appareils de chauffages mais oublient le danger des réchauds, des chauffe-bain et même des cuisinières”, souligne M. Bernaoui.
En effet, Le monoxyde de carbone (CO) constitue une menace invisible et inodore, mais potentiellement mortelle. Ce gaz dangereux a la capacité de remplacer l'oxygène dans le sang, engendrant ainsi des suffocations silencieuses. Les appareils fonctionnant au combustible, tels que le gaz, le bois, le charbon, l'essence et le fuel, sont les principaux générateurs de ce gaz toxique.
Parmi les sources les plus courantes, on trouve les braseros, les barbecues, les groupes électrogènes, les moteurs de voiture ou de moto, ainsi que les appareils de bricolage. Il est impératif de prendre conscience de cette menace insidieuse et de mettre en œuvre des mesures préventives pour minimiser les risques associés à l'exposition au monoxyde de carbone.
Sensibiliser pour éviter le pire
C’est dans ce sens que plusieurs campagnes de sensibilisations sont organisées à travers le territoire national pour limiter les dégâts. Dans un effort proactif visant à informer et à éduquer le public sur les risques potentiels du monoxyde de carbone, SONELGAZ a organisé des portes ouvertes. Cette initiative stratégique vise à prévenir les dangers associés à l'utilisation du gaz naturel et à encourager une utilisation responsable de cette ressource.
La campagne, menée en collaboration avec DGPC et en partenariat avec le Ministère du Commerce et de la Promotion des Exportations, s'est déployée sur les places publiques d'Alger. Des experts ont fourni des conseils pratiques aux citoyens sur la sécurité liée à l'utilisation du gaz naturel. Lors des portes ouvertes, les experts partagent des recommandations sur l'entretien adéquat des appareils à gaz et sur la nécessité d'une ventilation appropriée pour minimiser les risques liés au monoxyde de carbone. Cette approche proactive vise à instaurer une culture de la sécurité énergétique au sein de la communauté.
Selon ces initiateurs, cette campagne de sensibilisation ne se limite pas à la transmission d'informations sur les risques, mais cherche également à encourager une utilisation responsable du gaz naturel. En mobilisant les citoyens et en collaborant avec les autorités gouvernementales, les participants démontrent leur engagement envers la sécurité de tous les utilisateurs de gaz naturel en Algérie. SONELGAZ n’a pas manqué de rappeler la présence de son numéro d'urgence 3303 à composer en cas de fuite de gaz ou de perturbation dans l'alimentation en électricité ou en gaz.