Le légendaire attaquant de l’Uruguay, Luis Suarez, a connu une dernière sélection frustrante, vendredi à Montevideo, marquée par un match nul (0-0) contre le Paraguay en éliminatoires zone Amérique du Sud pour le Mondial-2026.
Le «Pistolero» range le maillot bleu ciel à la tête d’une bagatelle de 69 buts en 143 capes, de quoi se retirer, à 37 ans, en tant que meilleur réalisateur de l’histoire de la Celeste. «Merci pour tout, Lucho !», «Tu étais et resteras mon idole éternelle», «Tu es unique et inégalable». Les messages d’adieux se sont fait nombreux dans le stade Centenario, où plus de 60.000 spectateurs s’étaient rassemblés. «Un triplé !», espérait avant le coup d’envoi l’un d’eux, Rodrigo Tabeira, 16 ans. «Je suis heureux. Je veux le voir célébrer un but», appelait aussi de ses vœux Lorenzo Buceta, 11 ans.
Suarez n’aura finalement pas réussi à atteindre la barre des 70 «goles», dans une rencontre hachée par 24 fautes et ponctuée d’une seule frappe cadrée du côté uruguayen.
Lui-même a raté une occasion à la 18e, sa frappe touchant le poteau. Sa carrière internationale longue de 17 ans aura été jalonnée d’une Copa America remportée en 2011 en Argentine, mais aussi de polémiques.
Autant combatif qu’éruptif, il a notamment arrêté de la main une tête à bout portant contre le Ghana en quart de finale du Mondial-2010, contribuant à la qualification de son équipe malgré un carton rouge inévitable pour antijeu.
En plein match de la Coupe du monde 2014, il a mordu l’Italien Giorgio Chiellini, écopant d’une suspension de plusieurs mois. «Arbitre, ne donne pas le coup de sifflet final», demandaient des supporters avant même le début de la partie, refusant de voir partir l’icône de tout un pays. «Il est une personne très importante pour le football, pas seulement en Uruguay mais aussi dans le monde», affirme à l’AFP Natalia Roman, membre du dispositif de sécurité du stade. «Je me sens émue.» Interrogé en conférence de presse sur la retraite internationale de Suarez, l’entraîneur de l’Uruguay, Marcelo Bielsa, a jugé «tout à fait compréhensible» la décision de l’attaquant de l’Inter Miami, en MLS. «Je ne peux pas donner de notes, mais (je peux exprimer) une grande reconnaissance envers un ‘’crack’’ et un joueur qui va rester dans l’histoire du football», a-t-il salué.
Avec ce seul point glané pour la der de son héros, l’Uruguay (14 points) est toujours deuxième, derrière les Argentins (18), de ces qualifications zone Amérique du Sud. La Colombie n’a en effet pu faire mieux que le nul contre le Pérou (1-1) et demeure troisième, à une unité de la Celeste.