Mohamed Takiret, commissaire du festival de Mostaganem : «Repenser le chantier de la formation des amateurs devient incontournable»

12/05/2024 mis à jour: 15:00
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Photo : D. R.

Rencontré à Témouchent où, tout comme à Skikda et à Tizi Ouzou, pour l’est et le centre du pays, il a supervisé la sélection des spectacles devant figurer au programme de la prochaine édition du Festival national de théâtre amateur, Mohamed Takiret fait état d’une démarche arrêtée afin de redynamiser le plus ancien festival national et de contribuer à relever le niveau de la pratique théâtrale chez les amateurs.

La première mesure concerne la période de la tenue du festival : «Désormais, il ne se déroulera plus en août, mais en juin, et cela, dès cette année, soit du 3 au 8 pour la 55ᵉ édition.» En effet, il est apparu qu’avec l’affluence des estivants, dès le mois de juillet sur le trop fréquenté littoral mostaganémois, les coûts en matière d’hébergement et de nourriture des festivaliers deviennent prohibitifs.

De ce fait, le commissariat se retrouve à gérer d’épuisants et prosaïques questions d’intendance au point de perdre de vue l’essentiel qui est l’intérêt d’être du festival : «Il est temps que soit libérée notre énergie. En ce sens, nous comptons sur la contribution du wali en vue de bénéficier des moyens qu’offrent les structures publiques et pourquoi réaliser le vieux rêve du principal fondateur du Festival, du défunt Djilali Benadelhalim, celui d’ériger une sorte de village théâtral, le temps du festival.»

Le second souci du commissariat est l’élévation du niveau du festival : «Nous nous y sommes attelés en déléguant un unique jury pour évaluer sur la base des mêmes critères tous les spectacles des troupes dans les quatre régions à prospecter : Est, Centre, Ouest et Sud.

Par ailleurs, le critère des quotas de troupes par wilaya ou par région, pour qu’elles soient représentées en nombre, a été abandonné. » Et la répartition de la compétition en trois niveaux de qualité des spectacles, A, B et C, une résurgence d’une ancienne pratique populiste qui impose au public des spectacles qui lui font fuir le théâtre, ce qui, avec la concurrence des télés nationales et des télés satellitaires, lui a appris à rester chez soi ?

La question fait mouche chez Takiret : «Il n’y a aucun sujet tabou, c’est une question encore sur la table. Pour ce qui est du niveau et de la qualité des spectacles, nous avons recommandé aux troupes de faire appel au concours des professionnels tant pour ce qui est de la mise en scène, la scénographie ou la direction d’acteur, sauf que depuis dix ans, le contact avec les professionnels s’est rompu.

Aussi, nous avons soumis à Mme la ministre de la Culture et des Arts un dossier relatif à la formation des amateurs, en espérant un écho favorable de façon que le théâtre amateur bénéficie du même avantage accordé récemment au théâtre universitaire. En ce sens, nous envisageons que la formation s’effectue en cours d’année et non pas seulement en marge du déroulement du festival.»

Dans cette même perspective, Takiret émet le souhait que l’annexe de l’INAD, l’actuel ISMAS, pour l’ouest soit rouverte. Fermée au cours des années 1990 ainsi que l’annexe de Batna, elles pourront soulager l’ISMAS d’Alger.  «Les locaux sont fermés, mais toujours disponibles», précise-t-il. 

 

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