Rachid Ouazzane, président-directeur général du Groupe de transport routier des voyageurs (Transtev), a dévoilé, hier lors d’un entretien avec Echorouk News TV, une série de projets ambitieux visant à moderniser les infrastructures de mobilité urbaine en Algérie, notamment à Alger.
Ces annonces s’inscrivent dans un contexte de relance et de reprise en main des projets structurants, après des retards liés à divers facteurs. Parmi les initiatives phares figure «le projet de monorail, un système de transport innovant qui s’étendra sur plus de 67 kilomètres».
Selon M. Ouzane, ce projet, «dont les travaux devraient s’étaler sur trois ans, constituera une solution durable pour fluidifier les déplacements dans les zones à forte densité». Bien que les détails techniques et le tracé exact restent à préciser, cette annonce marque une volonté de diversification des modes de transport, complémentaires au métro et au tramway. China Railway Construction Corporation (CRCC) a déjà présenté un projet de monorail pour Alger au Salon international des travaux publics (SITP) 2024. Il vise à atténuer les problèmes de circulation dans la capitale.
La CRCC, qui opère en Algérie depuis 17 ans, a mené une étude préliminaire avant de le proposer aux autorités. L'idée d'un monorail à Alger n'est pas nouvelle. En avril 2023, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Brahim Merad, a évoqué un projet reliant la Safex, à l'est, à Zéralda, à l'ouest, en passant par des zones comme Saïd Hamdine et Ben Aknoun. Une étude préliminaire a été menée pour déterminer un corridor pour une ligne de métro aérienne ou souterraine, simulant un monorail de 67 km. La première ligne de ce monorail devrait relier la cité des Bananiers à Sidi Abdallah, via la Safex, la Grande Mosquée d'Alger et Zéralda.
Le DG a également souligné l’extension prochaine des lignes de tramway à Alger et Oran, ainsi que leur intégration optimale avec le réseau du métro. Il s’agit des extensions du réseau du métro d'Alger, Ain Naâdja - Baraki et El Harrach-Aéroport Houari Boumediene qui seront exploitées fin 2026. Les travaux de génie civil sont terminés, reste à installer le système.
Aller vers un transport multimodal
«L’objectif est de créer une synergie entre les différents modes de transport pour offrir aux citoyens des alternatives efficaces et réduire la pression sur le trafic routier», a-t-il expliqué. Ces extensions s’accompagneront de modernisations des infrastructures existantes, afin d’améliorer la ponctualité et la capacité d’accueil. Concernant les téléphériques d’Alger, dont certains sont à l’arrêt après plus de 22 500 heures d’exploitation, il dira «qu’ils font l’objet d’un plan de rénovation. La majorité des stations seront réceptionnées et remises en service d’ici fin 2025».
Ces travaux de rénovation, bien que contraignants à court terme, permettront de sécuriser et de pérenniser un moyen de transport apprécié pour son aspect pratique et touristique. La station Oued Koriche sera réceptionnée fin mars et El Madania en fin d’année.
Concernant celui du Palais de la culture, il sera prolongé jusqu’à Garidi (Kouba), parce que jusqu’aux Fusillés, il a été constaté qu’il n’est pas très fréquenté.
Par ailleurs et face au parc vieillissant de bus, notamment dans les grandes villes, il a annoncé le lancement d’un programme de remplacement. 30 bus neufs ont déjà été livrés, et «des incitations financières (prêts bancaires) sont proposées aux transporteurs privés pour moderniser leurs véhicules».
Cependant, M. Ouzane reconnaît que l’image des bus délabrés reste un défi, nécessitant une meilleure organisation sectorielle.
Pour les taxis, un projet d’application mobile sécurisée (Taxi Safe) est en développement, visant à offrir une alternative fiable aux usagers et réduire les «taxis clandestins». Côté maritime, le transport de passagers entre Alger et les villes côtières (comme Ain Benian) devrait être opérationnel d’ici juin 2025, avec des terminaux en cours d’aménagement.