La part des énergies fossiles continuera de dominer dans le mix énergétique futur. Selon un rapport récent cité par l’Energy Research Unit (ERU) basé à Washington, et malgré la tendance à la diversification des sources d’énergies dans le monde et un recours accru aux énergie renouvelables, la demande sur l’énergie primaire va atteindre 374,1 millions de barils équivalent pétrole par jour en 2050, contre 301,1 millions de barils équivalent pétrole par jour en 2023.
Même si l’augmentation est de seulement 73 millions de barils équivalent pétrole par jour, soit une croissance annuelle moyenne de la demande de 0,8%, en raison de l’amélioration de l’efficacité énergétique, la tendance est tout de même au maintien de la domination des énergies fossiles dans le mix énergétique mondial. Selon la même source, la demande mondiale d’énergie a augmenté de 1,6% en glissement annuel, dans un contexte de hausse de la consommation de tous les combustibles, en particulier le pétrole, le gaz et le charbon, et ce, «sous l’impulsion des pays en développement, au premier rang desquels la Chine, l’Inde et le Moyen-Orient».
Le même rapport indique que la croissance de la demande d’énergie jusqu’en 2050 proviendra des pays non membres de l’OCDE. La demande de l’OCDE restant stable ou connaissant une légère diminution.
Le pétrole, continue la même source, demeurera la source la plus importante du bouquet énergétique mondial. Dans son dernier rapport, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole avait, quant à elle, estimé que la part du pétrole et du charbon dans le bouquet énergétique mondial devrait diminuer d’ici 2050, alors que celle du gaz, du nucléaire et des énergies renouvelables devrait augmenter.
Mais malgré un léger déclin, les combustibles fossiles continueront de dominer le bouquet énergétique mondial jusqu’en 2050, avec le pétrole et le gaz en tête en s’accaparant d’une part de 53%, contre une baisse significative de la part du charbon. Les énergies fossiles continueront d’être nécessaires dans la réponse à la croissance de la demande mondiale d’énergie. Selon les estimations de l’ERU, la part du charbon dans le bouquet énergétique mondial devrait chuter significativement pour passer de 25,9% en 2023 à seulement 13,1% en 2050. Le charbon occupera ainsi la quatrième place dans le mix mondial d’énergie.
«Cette baisse de la part du charbon est due aux politiques strictes mises en œuvre par de nombreux pays afin de fermer les centrales électriques fonctionnant au charbon, qui est classé comme le combustible le plus polluant», explique la même source. La part du gaz par contre dans ce bouquet énergétique passera de 23% à 24% d’ici 2050, ce qui lui confèrera la deuxième place dans le même mix énergétique.
«La demande de gaz naturel devrait atteindre 89,6 millions de barils équivalent pétrole par jour en 2050, contre 69 millions de barils équivalent pétrole par jour en 2023, soit une augmentation de 20,6 millions de barils équivalent pétrole par jour», précisent les estimations de l’ERU. Pour ce qui est du nucléaire, le rapport de l’OPEP a prévu une part de 6,5% d’ici 2050 dans le bouquet énergétique, contre 4,9% en 2023. Cet essor devrait être issu de la construction de nouvelles centrales nucléaires ainsi qu’à la tendance de nombreux pays à prolonger la durée de vie des centrales existantes. Les petits réacteurs devraient renforcer à long terme la demande sur l’électricité nucléaire.
La part de l’hydroélectricité dans le mix énergétique mondial augmentera, mais légèrement en passant de 2,5% en 2023 à 3,1% en 2050. «La croissance de la part des énergies renouvelables sera en moyenne de 6,5% soutenue par la prolifération des projets solaires et éoliens, suivant des politiques favorables et grâce à la baisse des coûts de production de l’électricité», indique la même source. Notons que la part du solaire et de l’éolien dans le bouquet énergétique enregistrera la plus forte hausse parmi les autres types d’énergie, en passant de 3,2% en 2023 à 14% en 2050.