Mise en conformité des constructions inachevées : La sempiternelle question des chantiers qui n’en finissent pas

27/04/2023 mis à jour: 02:13
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Photo : D. R.

L’espace urbain est marqué par un désordre impressionnant, résultat d’une gestion qui est à la limite de la négligence.

L’anarchie qui marque le tissu urbain particulièrement dans les nouveaux lotissements de la banlieue, dénote du peu  d’intérêt qu’accordent les particuliers à l’esthétique. La priorité étant de faire face au problème du logement, les constructions sont devenues au file du temps de véritables cellules où il est question uniquement «d’habiter».

Il n’est pas exceptionnel de voir des lotissements composés de milliers de maisons, dont aucunes n’est parachevée. Nos cités dites résidentielles ressemblent beaucoup plus à des ghettos qu’à autre chose, tant elles ne répondent à aucune norme esthétique.

En fait, l’espace urbain est perpétuellement en chantier. La loi 08/15 du 20 juillet 2008, fixant les règles de mise en conformité des constructions et de leur achèvement, a été instaurée dans le but de permettre le parachèvement des habitations.

Grâce à cette régularisation, les citoyens, qui auront en leur possession des documents les confortant dans leur position de propriétaires, auront accès, entre autres, aux crédits bancaires, ce qui leur donnera la possibilité de finir les travaux de construction. Cependant, le traitement des dossiers de régularisation au niveau des APC traîne en longueur et accuse beaucoup de retard.

Aux Eucalyptus, pour ne citer cette commune qu’à titre d’exemple, les responsables locaux sont confrontés dans la gestion du tissu urbain à une anarchie endémique. Ils ont adopté un arrêté communal en 2010 incitant les propriétaires de maison et de commerce se trouvant sur l’artère principale de la ville à prendre soins des devantures et façades de leurs bâtisses, et ce, afin de donner à la ville un aspect attrayant.

«Cette décision a été prise pour contrer l’incivisme de certains propriétaires de bâtisses qui se trouvent sur le boulevard principal de la ville, et ce, afin de redonner à cette artère un attrait esthétique», confie un responsable au niveau de l’APC.

Et d’ajouter : «Néanmoins, nous sommes de plus en plus confrontés, dans le cadre de cette démarche, à l’incivisme de nos concitoyens qui ne contribuent pas à sa mise en œuvre.» La commune des Eucalyptus qui est devenue un important pôle d’habitation peine, à l’instar des autres communes de la capitale, à joindre l’utile à l’agréable. La ville est un immense chantier qui ne cesse de s’agrandir.

A Heuraoua, une localité de l’est de la capitale, les responsables locaux affirment qu’en guise de disposition devant stopper la dégénérescence de l’espace urbain, un important programme est en cour d’application. Il est question de lancer plusieurs opérations d’embellissement qui toucheront le centre-ville et les artères y attenantes. Notons que la commune de Heuraoua, en dépit de l’avilissement de son tissu urbain, semble reprendre du poil de la bête.

Tous les édifices publics se trouvant au niveau de la rue principale sont imprégnés d’un style architectural mauresque. 
Par contre, la situation à Hamiz est déplorable, le constat est plus qu’alarmant, car ce n’est pas seulement une partie de l’agglomération qui est soumise à la laideur des constructions inachevées, mais c’est toute la ville qui en est imprégnée.

Le phénomène n’est pas l’apanage de ces seules villes, mais touche la quasi-totalité des communes de la capitale. Il convient de ce fait de dynamiser le processus de mise en conformité, afin de répondre aux attentes des citoyens en matière d’esthétique et d’organisation urbaines. 

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