Les garde-côtes philippins ont accusé, hier, des patrouilleurs chinois d’avoir voulu bloquer deux de leurs navires dans les eaux disputées de la mer de Chine méridionale, qualifiant leurs manœuvres de «très dangereuses», rapporte l’AFP.
Plusieurs pays voisins contestent les revendications chinoises, comme le Vietnam, la Malaisie, les Philippines et le sultanat de Brunei, qui désignent ces zones disputées selon leur vision de la région : Pékin les appelle mer de Chine ; Hanoï mer de l’Est ; mer des Philippines occidentales pour Manille.
La Chine fonde sa légitimité sur ces territoires riches en gaz et pétrole ainsi qu’en ressources halieutiques, et par lesquels transite une grande partie du commerce maritime mondial sur des cartes remontant aux années 1940. Washington prône un règlement multilatéral de ces conflits. Mais Pékin est plutôt favorable à des négociations bilatérales.
Manille se plaint de voir ses navires patrouillant dans ces eaux contestées régulièrement surveillés ou bloqués par des gardes-côtes ou des bateaux de la marine chinoises Selon les garde-côtes philippins, le dernier incident en date est survenu le 30 juin lors d’une opération de routine pour approvisionner des marins sur un navire vétuste échoué, afin de marquer les prétentions territoriales de Manille, sur l’atoll Second Thomas, à environ 200 km de l’île philippine de Palawan et à plus de mille kilomètres de l’île de Hainan, les terres chinoises les plus proches.
Coopération avec Washington
A l’approche du récif, les deux bateaux des garde-côtes philippins qui escortaient la mission ont été approchés par deux navires de garde-côtes chinois. L’un des vaisseaux chinois est venu jusqu’à environ 90 mètres de la proue du BRP Malabrigo, obligeant son commandant à ralentir pour éviter une collision, a déclaré à la presse le contre-amiral Jay Tarriela. «Ils ont mené dangereusement diverses manœuvres, croisant même la proue des navires des garde-côtes philippins, et à cette distance c’est très dangereux, car cela peut conduire à une collision», a ajouté Jay Tarriela, porte-parole des garde-côtes philippins pour la mer des Philippines occidentales selon la dénomination utilisée par Manille.
Un incident similaire était survenu en avril avec une collision évitée de justesse lorsqu’un vaisseau des garde-côtes chinois a coupé la route d’un navire des garde-côtes philippins, le Malapascua, transportant des journalistes vers l’atoll Second Thomas. Depuis son arrivée à la présidence philippine en juin dernier, Ferdinand Marcos Jr a juré qu’il ne laisserait pas la Chine empiéter sur les droits maritimes de son pays.
Pour ce faire, il cherche à améliorer les relations avec les Etats-Unis, un allié de longue date des Philippines, mises à mal par son prédécesseur Rodrigo Duterte. Leur coopération en mer de Chine méridionale s’est intensifiée. Début avril, Manille a mis à disposition de Washington quatre nouvelles bases militaires dont une base navale non loin de Taïwan. Le 11, les deux pays ont effectué des manœuvres militaires conjointes qui ont duré deux semaines.