Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a exhorté, avant-hier, son gouvernement à accélérer l’opération de domiciliation des chaînes de télévision privées «offshore» en vue de les soumettre à la loi algérienne.
Présidant un Conseil des ministres, le chef de l’Etat a mis l’accent sur l’impératif de «domicilier les chaînes de télévision à contenu algérien avant la fin de l’année en cours, et ce, en coordination avec l’entreprise de télédiffusion d’Algérie (TDA), afin de lutter contre le transfert illicite de devises de manière déguisée», soulignant la nécessité de «tenir compte de la détention de la nationalité algérienne et de l’expérience professionnelle, lors de la création des établissements de services audiovisuels», selon un communiqué du Conseil des ministres. En 2012, une loi avait mis fin à cinquante ans de monopole de l’Etat sur l’audiovisuel.
Plus de 50 chaînes de télévision privées ont vu le jour depuis, mais seules six d’entre elles ont reçu un agrément provisoire pour l’ouverture de représentations en Algérie. Les autorités veulent mettre fin à l’ère des télévisons privées offshore qui sont donc considérées comme des chaînes étrangères. Lancé il y a plusieurs années, le projet de domiciliation de ces médias privés tarde à être concrétisé.
Le ministre de la Communication, Mohamed Bouslimani, a affirmé récemment que l’opération de domiciliation des chaînes de télévision privées «offshore» sera parachevée en février prochain. Son prédécesseur Amar Belhimer avait insisté, en 2020, sur la «domiciliation juridique» des chaînes privées et «l’algérianisation» des activités médiatiques dites «de droit étranger».
Mais, l’ancien porte-parole du gouvernement n’a pas pu aller au bout de ce projet, suite à son limogeage en novembre 2021. Par ailleurs, le président Tebboune a ordonné, la création d’un Conseil supérieur de l’éthique et de la déontologie du journalisme, ayant pour prérogatives de statuer sur les questions à caractère professionnel dans toutes les spécialités médiatiques.
Le président Tebboune a souligné «le rôle du Conseil supérieur de la presse en matière de détermination des concepts relatifs à la définition des catégories professionnelles du secteur de l’information, et de distinction entre la violation de l’éthique professionnelle et le volet pénal».
Il a ordonné, en outre, la création d’un Conseil supérieur de l’éthique et de la déontologie du journalisme, ayant pour prérogatives de statuer sur les questions à caractère professionnel dans toutes les spécialités médiatiques. A noter que de nombreux médias vivent dans la précarité financière.
Le secteur de l’information a vu disparaître ces vingt dernières années des titres comme Liberté, Le Matin, La Tribune ou l’hebdomadaire la Nation, notamment par manque de revenus publicitaires ou en raison d’une chute de leurs ventes. Confrontés à une crise financière aiguë, les professionnels des médias réclament la réactivation du Fonds d’aide à la presse, gelé en 2014.