Mediapro, le groupe chargé de l’installation de la vidéo assistance referee (VAR) que la Confédération africaine de football (CAF) impose aux fédérations africaines qui organisent des tournois et compétitions footballistiques, n’est pas près de remettre les pieds en Algérie et encore moins d’y décrocher des marchés.
Son ultime et dernière présence sur le sol algérien a provoqué beaucoup de désagréments. Une enquête a été ouverte quelques heures avant la finale retour de la coupe de la Confédération africaine de football (CAF), USM Alger –Young Africans (Tanzanie), sur les conditions de sa présence en Algérie et, surtout, l’introduction de son matériel. L’enquête en cours lève le voile sur tous les aspects liés à ce dossier.
Selon des informations (non confirmées), des responsables de la fédération algérienne de football (FAF) ont été invités à fournir toutes les informations en leur possession en ce qui concerne la présence et les activités de Mediapro en Algérie lors des demi-finales de la coupe d’Algérie et la finale de la Coupe de la Confédération. Il y aurait eu de profondes divergences entre les responsables du groupe portugais et ceux de la télévision algérienne au sujet de la retransmission de la rencontre USMA-Young Africains et l’utilisation de la VAR.
Le différend entre les deux parties est né très tôt et s’est cristallisé sur la domiciliation du rendez-vous de la finale du 3 juin. Mediapro voulait qu’il se déroule au Mandela Stadium. L’USMA a fait savoir que le match aura lieu au stade du 5 Juillet. La télévision algérienne a appuyé la décision du club algérien. Aiguillée par Mediapro, la CAF a fait pression pour que la finale se joue à Baraki.
Constatant que la partie algérienne n’était pas prête à changer d’avis, la CAF et Mediapro ont imposé des conditions draconiennes que la télévision algérienne devait remplir pour que le match se joue au stade du 5 Juillet. Ils ont exigé beaucoup de choses en même temps. Entre autres le Spider Game, appelé aussi spécimen 5 utilisé lors des compétitions CAF.
Menaces et provocations contre l’Algérie
La télévision algérienne maîtrise cette technologie et le prouve à chaque grand événement footballistique. La seconde revendication de la CAF était l’utilisation du Slow Motion, une caméra dotée d’une grande vitesse capable de produire 5 images à la seconde.
La CAF n’a pas formulé cette exigence pour la finale aller Ahly du Caire–WA Casablanca. Les heures qui ont précédé la finale du 3 juin 2023 ont été agitées. Suite aux informations faisant état d’une rentrée sur le territoire national du matériel de Mediapro sans que toutes les autorisations soient validées par qui de droit, le ministère de la Jeunesse et des Sports, de concert avec celui de l’Information, aurait indiqué à Mediapro qu’il n’avait pas le droit d’installer la VAR en raison de sa présence en Algérie sans toutes les autorisations d’usage.
La demande de test qu’elle a formulée 24 heures avant le coup d’envoi de la finale n’a pas été validée. Entre-temps, la télévision algérienne a déployé les grands moyens pour garantir une bonne couverture de l’évènement. 26 caméras ont été déployées dans le stade. Tout était en place plusieurs heures avant le coup d’envoi.
Informé de la décision d’interdire à Mediapro d’installer la VAR, le secrétaire général de la confédération (Véron) a rué dans les brancards et crié à la face des dirigeants de la fédération et représentants de la télévision algérienne : «Pourquoi vous avez écarté Mediapro ? Vous allez le payer», souffle un témoin présent sur les lieux. Il n’est pas le seul hôte de l’Algérie à avoir tenu de tels propos. Le Portugais Carlos Santos «Monsieur bons offices entre la CAF et Mediapro» est allé plus loin.
Lors d’une réunion ici à Alger, il a balancé que «tout est mal en Algérie. Allez voir et apprendre ce que font vos voisins». Un témoin présent lors de cette scène affirme : «Suite aux propos de cet individu, j’ai rédigé un rapport circonstancié que j’ai remis à ma hiérarchie. Je ne sais pas si une suite a été donnée ou pas». Ce Portugais a arpenté les salles de réunions et les couloirs des stades algériens depuis les Jeux méditerranéens d’Oran jusqu’à la CAN U17 en passant par la coupe arabe des U17 et le CHAN 2023.
C’est ce triste individu, délégué par la CAF, qui est à l’origine de la bronca que le public du stade Mandela a réservée à Rabah Madjer lors du CHAN. Selon le spécialiste de l’audio-visuel, «il a planifié avec ses techniciens la réaction négative d’une partie du public qui a hué l’ancien international et sélectionneur de l’équipe nationale». Avec la CAF et Mediapro, l’Algérie n’a pas que des amis.A présent, Mediapro peut rassembler et ranger son matériel vétuste et aller à la recherche d’autres marchés pour vendre sa mauvaise marchandise.
La CAF semble toute disposée à l’accompagner dans cette voie. La boîte, portée à bout de bras par une CAF essoufflée et à la recherche de subside pour faire tourner la machine, a été incapable d’assurer le service lors de la finale retour de la CAF 2023 qui s’est jouée sans VAR.