La commune de Mcisna traîne un déficit important en matière d’assainissement. De l’aveu-même de l’administrateur communal, le retard est d’une telle ampleur qu’il nécessitera de gros efforts financiers pour le résorber.
«Le déficit en réseaux d’assainissement s’est accumulé année après année, en raison d’une inadéquation entre les projets réalisés et les besoins exprimés», a déclaré le premier responsable de l’APC, assurant que la municipalité s’attellera avec la plus grande rigueur pour remédier progressivement à la situation. «On aurait souhaité injecter une enveloppe budgétaire dans ce secteur dans le cadre des PCD 2022, mais les urgences et les priorités nous ont mis devant des choix cornéliens», a ajouté notre interlocuteur. Des citoyens de Mcisna, avec lesquels nous nous sommes entretenus sur le sujet, nous ont informés que des habitations éparses, des pâtés de maisons et des quartiers entiers, non encore raccordés au réseau d’assainissement, existent aux quatre coins de la commune. «Les besoins d’extension du réseau sont énormes.
La plupart des gens qui construisent dans la cadre de l’habitat rural ou avec leurs propres moyens, déversent leurs eaux résiduaires dans la nature. Au mieux, ils évacuent les rejets dans des fosses qui n’obéissent à aucune norme sanitaire», souligne un habitant du village Imoula. «C’est bien beau d’aider les villageois à bâtir une habitation, mais encore faut-il penser à les raccorder aux différents réseaux, comme l’assainissement et l’eau potable, ce qui est loin d’être toujours le cas», fait remarquer un jeune trentenaire d’Ighil Ouantar. «Même les collecteurs d’assainissement, quand ils existent, ne sont pas sans incidences sur l’environnement et la santé publique», dispose-t-il. Nos interlocuteurs disent craindre pour leur santé.
Ils plaident unanimement pour une prise en charge sans délai de cette problématique d’assainissement. «Les égouts à ciel ouvert, autant que les rejets dans des fosses, sont de véritables bombes à retardement. Si on ne prend pas soins de les désamorcer à temps, elles risquent de nous exploser à la figure», alerte-t-on.