Les cours des métaux industriels dévissaient cette semaine sur la Bourse des métaux de Londres, lestés par les craintes de récession mondiale, atteignant leurs niveaux les plus bas depuis le début de l’année, effaçant ainsi largement tous les gains générés par la guerre en Ukraine.
Le cuivre a chuté jusqu’à 6955,00 dollars la tonne vendredi, passant sous le seuil des 7000 dollars la tonne pour la première fois depuis novembre 2020. Vendredi, l’aluminium a également atteint un plus bas depuis mai 2021 sur le LME, a 2310,00 dollars la tonne. Les prix des métaux de base sont désormais en baisse depuis le début de l’année. Le cuivre a dévissé de plus de 27%, le zinc de 18%, l’aluminium de 16% et le nickel de 7%. «Cela s’explique par le fait que l’offre ne leur apporte pratiquement aucun soutien contrairement à ce qui se passe sur le marché pétrolier», selon les analystes de Commerzbank dans une note, qui affirment qu’au contraire, «les marchés ont été presque partout largement approvisionnés ces derniers temps». Le cours de l’or a fondu sur la semaine, atteignant jeudi un plus bas depuis près d’un an, plombé par la perspective d’un durcissement de la politique monétaire aux Etats-Unis. Jeudi, le prix de l’or est brièvement passé sous 1700 dollars, une première depuis aout dernier. «L’appétit pour l’or est coupé par un dollar qui s’apprécie et des partis ambitieux sur les hausses des taux de la Fed», explique Lukman Otunuga, analyste chez FXTM.
L’invasion atteint des sommets aux Etats-Unis, mais loin de pousser les investisseurs vers les métaux précieux, considérés comme des valeurs refuges, ils privilégient le dollar et les obligations car la Fed a indiqué sa volonté de remonter ses taux.
Cela pèse sur le pouvoir d’achat des investisseurs utilisant d’autres devises. «Il y a un effet saisonnier, même si ce n’est pas une très bonne raison pour investir : l’or est souvent plus faible l’été, et a cela s’ajoutent les informations sur une nouvelle taxe d’importation en Inde», commente un autre analyste. Les cours du café ont affiché une baisse sur la semaine, principalement en raison de la détérioration de la situation économique mondiale et les niveaux d’inflation dans les pays consommateurs menaçant la demande. Le prix du café est tombé jeudi à un plus bas depuis 9 mois à New York, et à un plus bas depuis 11 mois vendredi à Londres. L’inflation, qui atteint des niveaux records des Etats-Unis à l’Europe, érode le pouvoir d’achat des consommateurs, se répercutant directement sur la demande. Le café n’a cependant essuyé que de modestes pertes, selon les analystes, et ce, malgré les inquiétudes liées à la récession et les points d’interrogation qui entourent la demande. Les problèmes concernant l’offre freinant la chute des prix.