Massacre de familles entières à Ghaza : Des spécialistes dénoncent une violation de la convention de Genève

20/10/2024 mis à jour: 15:42
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Les familles ghazaouies continuent de subir les affres d'une guerre impitoyable

L’abandon manifeste de la cause palestinienne par la communauté internationale se traduit par l’échec patent à apporter un soutien humanitaire et juridique aux habitants de Ghaza.

 L’inaction flagrante des Nations unies et des grandes puissances, face aux violations des droits fondamentaux perpétrées dans ce territoire, révèle une complicité politique qui vise l’anéantissement du peuple de Ghaza. C’est dans ce contexte qu’un colloque consacré aux droits humains, intitulé «Le système international des droits entre complicité et abandon. 

La souffrance des familles ghazaouies comme exemple», s’est tenu à l’université Frère Mentouri de Constantine, sous l’égide de l’association Houria de la femme algérienne et du Laboratoire d’études et de recherches sur le Maghreb et la Méditerranée.

 Le Dr Chemmama Boutaraâ, enseignante à la Faculté de droit, a dénoncé la distance abyssale entre les enseignements dispensés à l’université sur les conventions internationales et leur application réelle. Elle a particulièrement mis l’accent sur la quatrième Convention de Genève, dont les dispositions visant la protection des civils, notamment des femmes, sont systématiquement ignorées. 

«On s’en prend délibérément aux femmes et aux enfants pour détruire les familles, faisant effacer l’existence même du peuple palestinien», a-t-elle affirmé, citant l’article 16 de cette même convention, qui stipule que «les blessés et les malades, ainsi que les infirmes et les femmes enceintes, bénéficient d’un respect et d’une protection particulière», et que les parties au conflit doivent prendre les mesures nécessaires pour rechercher et protéger les personnes en danger, y compris contre le pillage et les mauvais traitements. L’intervenante a évoqué l’article 27, qui garantit aux personnes protégées «le respect de leur personne, de leur honneur, de leurs droits familiaux et de leurs convictions religieuses», tout en les protégeant contre les violences, intimidations, et autres traitements inhumains. 
 

Traitement biaisé   

Ces dispositions prévoient également une protection spécifique pour les femmes contre les atteintes à leur pudeur, dont le viol ou la contrainte à la prostitution. Les conférenciers ont mis en lumière le traitement biaisé réservé au conflit de Ghaza par le système international des droits humains, en pointant les contradictions et l’application sélective des lois internationales, dictées par des intérêts politiques.

 Cette gestion partiale du droit international, particulièrement évidente dans le contraste avec la manière avec laquelle est traitée la guerre en Ukraine, a alimenté un profond scepticisme vis-à-vis du système des droits humains qui a perdu de sa crédibilité. 

Certains ont même qualifié la situation à Ghaza de «guerre idéologique par excellence», en raison de l’écart de traitement entre les différents conflits mondiaux. Des pistes de réformes du système international ont été proposées durant ce colloque, visant à rendre les réponses aux crises plus transparentes et équitables, afin que les mêmes principes de protection des droits de l’homme s’appliquent à tous les conflits. 

Le Pr Issam Houadek, directeur du Laboratoire d’études et de recherches sur le Maghreb et la Méditerranée à l’université Constantine 1, a déploré la position décevante des pays arabes face à cette tragédie. 

Si l’Algérie et la Tunisie maintiennent un soutien indéfectible à la cause palestinienne, il n’en va pas de même pour le reste du Maghreb, en proie à des instabilités internes ou à des choix politiques contraires, comme la normalisation des relations entre le Maroc et l’entité sioniste, considérée désormais comme une véritable trahison à l’égard de la Palestine.  Yousra Salem 

 

 

 

 

Le bilan de l’agression s’élève à 42 519 martyrs

Le bilan de l’agression génocidaire sioniste contre la bande de Ghaza s’est élevé à 42 519 martyrs et 99 637 blessés, en majorité des femmes et des enfants, depuis le 7 octobre 2023, ont indiqué hier les autorités palestiniennes de la santé. Selon la même source, 19 palestiniens sont tombés en martyrs et 91 autres ont été blessés dans la bande de Ghaza, suite à trois massacres commis par les forces d’occupation contre des familles palestiniennes au cours des dernières 24 heures. Un précédent bilan faisait état de 42 500 martyrs et 99 546 blessés. Les autorités palestiniennes ont affirmé qu’«il y a encore un certain nombre de victimes sous les décombres et sur les routes et que les ambulances et les équipes de la Défense civile ne peuvent pas les atteindre». Outre les martyrs et les blessés, le génocide sioniste qui se poursuit dans la bande de Ghaza depuis un an, a causé des destructions massives de bâtiments résidentiels et d’infrastructures et une famine meurtrière. 


 

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