Le Maroc vit dans «un vide politique dangereux», doublé d’une forte répression des voix dissidentes et d’une fronde sociale persistante, des problèmes auxquels le régime du makhzen peine à faire face, plongeant davantage le pays dans le chaos tant sur le plan interne qu’externe, rapportent plusieurs médias marocains en ligne. Le véritable problème au Maroc réside dans la politique et la démocratie.
D'autres problèmes résultent de cette crise, de l'avis de Mohamed Hafid, militant de gauche et ancien secrétaire général de la Jeunesse fédérale, cité par un site d'information. «Le Maroc n’a pas progressé, et la preuve est que trente ans ont passé et que nous portons encore les revendications que défendait le Bloc Démocrate, aux niveaux politiques et constitutionnels et en ce qui concerne l’intégrité des élections», a affirmé Mohamed Hafid dans un discours prononcé hier à Rabat, à l’université annuelle organisée par le parti Progrès et Socialisme. Dans le but de cacher cette triste réalité du pays, le makhzen poursuit sa politique de répression des voix dissidentes. Le dernier opposant arrêté pour avoir défié le régime marocain est Fouad Abdelmoumni, défenseur marocain des droits de l’homme.
Ce dissident affirme dans un entretien accordé récemment au média espagnol El-independiente: «Le Maroc continue d’être une dictature qui persécute ceux qui tentent d’exercer leurs libertés». Pour Abdelmoumni, «le Maroc est loin d’être un pays et un Etat libéral et démocratique. Nous avons encore des limitations sur tout ce que les dirigeants considèrent comme important. On ne peut pas discuter, on ne peut pas s’exprimer... Nous avons encore des comportements illégitimes contre les voix critiques, comme le recours à la diffamation dans les médias parrainés par les services marocains ou des accusations fabriquées de toutes pièces». Fouad Abdelmoumni, 66 ans, explique par ailleurs au média espagnol que son arrestation «est un post Facebook que les autorités marocaines ont considéré comme de la diffamation». «Elles ont considéré que j’accusais les autorités marocaines d’utiliser des moyens d’espionnage, en l’occurrence contre la France...».
Et il se trouve qu’Abdelmoumni, économiste lié depuis des années à la branche locale de Transparency International, a été victime de l’espionnage Pegasus de l’appareil policier marocain. A l’automne 2019, il a été l’un des premiers opposants marocains contactés par Citizen Lab en raison de preuves trouvées sur son téléphone portable d’un espionnage par Pegasus, un programme fabriqué par la société sioniste NSO Group.