Israël n’est pas mûr pour faire la paix avec les Palestiniens. On peut se demander si réellement il a aspiré un jour à cette paix. La preuve : son acharnement à judaïser toute la ville sainte de Jérusalem, en violation du droit international.
La partie est de la ville a été occupée en juin 1967 et, depuis, Tel-Aviv l’a annexée officiellement, même si aucun pays, y compris les Etats-Unis, ne reconnaît cette annexion. Les Israéliens s’entêtent pourtant. Même si pour cela ils défient chaque jour les Palestiniens en cherchant, par exemple, à les expulser du quartier dit Cheikh Jarrah, habité à 100% par les Palestiniens depuis la nuit des temps.
Dans la nuit de mardi à mercredi, la police israélienne a monté une opération pour expulser une famille de 20 personnes de sa maison située dans ce quartier. Non seulement cette famille a perdu sa maison, mais une dizaine de ses membres ont été arrêtés.
Une expulsion violemment dénoncée par Human Rights Watch. Cette famille a déjà été expulsée une première fois en 1948 d’une autre maison qui était sa propriété, ce qui fait qu’elle se retrouve «deux fois réfugiée», précise l’ONG américaine. Des colons ont spolié leur demeure. Aujourd’hui, 210 000 colons se sont installés de force à Jérusalem-Est, avec le concours et la complicité internationaux.
Sans la réaction de l’administration de Joe Biden, qui avait frappé sur la table, tout le quartier aurait été aujourd’hui occupé par les colons, et ses propriétaires réels voués à l’errance et à une aggravation de leur misère. La situation est appelée à s’aggraver à Jérusalem-Est.
En effet, Israël est dirigé actuellement par une coalition à laquelle participent, malheureusement, les islamistes palestiniens du parti Raam. Or, le Premier ministre, Naftali Bennett, est un expansionniste irréductible. Il est totalement opposé à la création d’un Etat palestinien et il est déterminé à annexer toute la Cisjordanie, même si pour cela il doit passer par une nouvelle opération d’extermination des Palestiniens.
Ces derniers n’ont plus rien à perdre et il ne leur reste que le sacrifice suprême. Malheureusement, la situation régionale encourage Israël à l’intransigeance. Les accords d’Abraham conclus avec certains pays arabes ont fait dire aux dirigeants de Tel-Aviv que «l’intransigeance paye».
Ces pays, qui craignent sans doute l’agressivité des mollahs iraniens, pensent pouvoir neutraliser ces derniers en s’alliant avec les Israéliens. Ils croient que Tel-Aviv va répondre positivement à la politique de la main tendue et que, de ce fait, les Israéliens finiront par comprendre que leur avenir se trouve dans une paix «juste et durable» avec leurs voisins et surtout la reconnaissance des droits des Palestiniens.
De Charybde en Scylla. En évitant l’Iran, ils tombent dans la stratégie israélienne. Aujourd’hui, aucun signe ne permet de dire que la paix au Proche-Orient est pour demain. Les visées israéliennes sur Cheikh Jarrah le confirment. Pour l’instant, les Arabes n’ont conclu que des marchés de dupes avec Israël.