Marché pétrolier : Une conjonction de facteurs booste les prix du brut

09/01/2025 mis à jour: 06:01
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Photo : D. R.

Les cours de pétrole ont pris une belle envolée hier en atteignant leur plus haut niveau en trois semaines. Le prix du baril de Brent a caracolé à 77,89 dollars en ouverture de séance avant de s’établir à 77,32 dollars. La référence américaine du baril a quant à elle atteint 74,61 dollars, son plus haut depuis la mi-octobre 2024.

Les inquiétudes croissantes au sujet des perturbations de l’offre et l’augmentation de la demande hivernale sont à l’origine de la courbe ascendante des prix du pétrole qui connaîtront leur troisième hausse hebdomadaire après avoir atteint, début décembre dernier, leurs plus bas niveaux en trois ans. L’envolée des prix réagit également à des perspectives de reprise positive de l’économie chinoise en raison des mesures de relance engagées motivant une demande plus forte de matières premières.

Par ailleurs, la fédération des professionnels du secteur pétrolier, l’American Petroleum Institute API, a révélé mardi soir que les stocks américains de brut ont chuté de 4,02 millions de barils la semaine dernière.  Si ces données venaient à être confirmées, cela augurerait une hausse plus importante de la demande énergétique dans le contexte d’un hiver rigoureux aux Etats-Unis, en Europe et en Asie.

Des sanctions avant l’investiture de Trump

L’autre facteur ayant boosté cette tendance haussière des cours est l’annonce de l’attaque par l’armée ukrainienne contre un site pétrolier en Russie, situé à 500 kilomètres de la frontière et dont la vocation est d’approvisionner l’aviation militaire russe. Un coup dur pour le secteur pétrolier russe qui est aussi menacé par un durcissement des sanctions occidentales.

Les craintes croissantes quant à une diminution de l’offre de pétrole russe et iranien ne cessent de peser sur le marché pétrolier. L’administration Biden a prévu d’appliquer de nouvelles sanctions sur les exportations de pétrole russe avant l’investiture de Donald Trump le 20 janvier prochain. Ces sanctions visent les pétroliers transportant du brut russe dont le prix dépasse le plafond de 60 dollars le baril imposé par l’Occident.

Selon des données de Bloomberg, la production de brut russe en décembre aurait chuté en dessous de l’objectif de l’OPEP+. La Fédération de Russie a produit, en décembre dernier, 8,971 millions de barils par jour, soit 7000 barils par jour de moins que son quota convenu. Le nouveau locataire de la Maison-Blanche promet, quant à lui, de renforcer les restrictions sur les exportations iraniennes dès son investiture. Le marché craint une rupture d’approvisionnement pouvant atteindre un million de barils par jour, soit 1% de l’offre mondiale.

D’un autre côté, l’alliance OPEP+ avait pris la décision, en décembre dernier, de reporter son projet de mettre fin aux réductions conjointes de production en raison d’un ralentissement de la demande mondiale et d’une hausse de la production américaine le mois dernier. L’OPEP+ a convenu de retarder de trois mois l’augmentation de son offre pétrolière et d’une année la reprise complète de la production de ses membres. 

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