Manifestation économique : Un Salon pour renforcer les partenariats entre Africains

12/03/2022 mis à jour: 06:56
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Photo : D. R.

Le salon africain des affaires (SADA) organisé au CCO à l’initiative du CGEA (Confédération générale des entreprises algériennes) en collaboration avec Algex, l’Agence nationale de promotion des exportations s’est ouvert mercredi aux alentours de 16h en présence des autorités locales représentées par le chef de l’exécutif d’Oran ainsi que de plusieurs ambassadeurs ou représentants diplomatiques des pays participants.

16 pays africains participent à cette première édition d’un événement considéré comme très important dans la mesure où il contribue à renforcer le partenariat économique entre les pays du Continent. «Pour une Afrique plus forte» est d’ailleurs le slogan de ce regroupement continental comportant des stands d’expositions de plusieurs entreprises nationales publiques et privées. Les entreprises des autres pays sont en général représentées dans les stands de leurs ambassades ou représentations diplomatiques respectives mais un panel d’hommes d’affaires et de chefs d’entreprise de ces pays était présent. Des conférences couvrant les principales thématiques privilégiées dans le domaine de l’agriculture, de l’industrie, du commerce, du transport ou de l’artisanat et des rencontres B to B étaient également au programme des trois jours du salon. Intervenant à l’ouverture, Saida Neghza, présidente de l’organisation patronale algérienne salue «les nouvelles orientations politiques initiées çà et là pour augmenter le volume des échanges commerciaux entre Africains, actuellement faible, en encourageant le partenariat»

En guise d’appui à ces orientations, elle évoque la liaison maritime entre l’Algérie et la Mauritanie, les nouvelles liaisons aériennes établies entre plusieurs pays du Continent. La route transsaharienne et le projet ferroviaire visant à relier Afrique et Méditerranée ont également été cités. Pour elle, il existe beaucoup de domaines à explorer dans l’industrie de transformation, la pharmacie, le bâtiment, etc. Elle s’est en outre engagée, à son niveau, à accompagner les opérateurs algériens désireux d’établir des relations d’affaires ou de s’orienter vers le marché africain. «Promouvoir les échanges interafricains est une bonne chose», confirme l’ambassadeur de Côte d’Ivoire, Voho Sahi Alphonse, précisant toutefois que ceux-ci «doivent être à la hauteur des attentes du Continent et de ses habitants lesquels doivent être la priorité des femmes et des hommes d’affaires». Son constat est que, parfois, les produits importés fabriqués sur la base de matières premières fournies par l’Afrique ne sont pas adaptés aux Africains. «Les temps changent et, espère-t-il, l’Afrique doit pouvoir fournir des produits industriels compétitifs».

Cependant, «pas d’échanges sans marché» et au diplomate ivoirien de présenter son pays occupant une position stratégique avec sa façade maritime atlantique. Lui succédant, l’ambassadeur du Cameroun, Komidor Hamidou Njimoluh voit là une nouvelle occasion d’approfondir les réflexions sur la construction du marché commun pour voir ce qui reste à réaliser afin d’atteindre cet objectif. Pour ce dernier, «il est urgent d’adopter une politique africaine commune pour défendre les intérêts communs face aux forces prédatrices et les pays africains, souvent englués dans les logiques de rente, ont besoin de cette industrialisation pour réduire la dépendance aux matières premières». Mais en parallèle, explique-t-il, on a également besoin d’avoir des procédures administratives simplifiées et des règlementations uniformisées. Des zones économiques régionales telles celles initiées par l’Union africaine ou les regroupements régionaux qui se sont développés de manière individuelle existent déjà et depuis belle lurette, mais le constat est que ces entités souffrent d’un certain «cloisonnement amplifié parfois par des facteurs exogènes qui échappent au contrôle des Africains». Sont alors posés les problèmes de logistique, de communication et de transport. 

Intervenant lors d’une table ronde, Sissoko Mahamadou, de l’Organisation des étudiants internationaux subsahariens (en Algérie) a intervenu pour signifier autant aux pays représentés dans cette organisation qu’aux Algériens que «le plus grand réseau de communication reste les étudiants et, à ce titre, il est très utile de les solliciter car il peuvent être partenaires aujourd’hui pour ce qui est des échanges d’informations mais surtout demain lorsqu’ils entreront un jour dans le circuit et la vie active»

L’expérience de Mohamed Barkat, un Algérien qui a opté pour le marché africain, a été soumise au débat au même titre que l’expérience de Marour Djouma, un jeune Mozambicain fondateur de la startup African Business Valley, une plateforme ayant pour objet de faciliter justement les partenariats en fournissant «un ensemble de services, précise-t-il, qu’on ne trouve pas forcément sur les réseaux habituels de la sphère Internet (moteurs de recherche, réseaux sociaux, etc.)»

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