La télévision privée d’information malienne Joliba TV News, fermée depuis novembre par les autorités dominées par les militaires, a finalement écopé d’une suspension de six mois après des négociations avec la junte au pouvoir, a indiqué hier la direction de la chaîne, cité par l’AFP.
La Haute-Autorité de la communication (HAC) malienne a décidé, fin novembre, de retirer sa licence à Joliba après une plainte du Conseil supérieur de la communication du Burkina Faso.
L’Autorité de régulation des médias au Burkina Faso demandait à son homologue malienne de sévir après qu’une figure politique malienne, Issa Kaou N’Djim, a critiqué sur Joliba les militaires au pouvoir au Burkina. Joliba TV a cessé d’émettre depuis. Mais des négociations étaient en cours entre la chaîne et les autorités pour une reprise de la diffusion. La maison de la presse malienne a présenté ses excuses la semaine dernière aux autorités du Burkina Faso pour les propos tenus sur Joliba TV News.
Cette suspension est un nouvel acte restrictif à l’encontre des médias de la part de la junte au pouvoir à Bamako depuis 2020. Issa Kaou N’Djim, ancien soutien de la junte malienne avant de prendre ses distances, a été placé sous mandat de dépôt à Bamako le 13 novembre pour «offense commise publiquement envers un chef d’Etat étranger». Il doit être jugé le 23 décembre. Le Burkina Faso et le Mali, confrontés au djihadisme et plongés dans des crises multidimensionnelles, sont dirigés par des régimes militaires à la suite de coups d’Etat et ont noué une alliance stratégique.