L’ONU a remis hier aux autorités maliennes le dernier camp de l’ancienne mission de Casques bleus, chassée fin 2023 par la junte au pouvoir dans ce pays en proie au djihadisme et à une rébellion indépendantiste, rapporte l’AFP.
Le drapeau des Nations unies a été abaissé sur le camp de 37 hectares qui a servi de principale base opérationnelle de la Minusma et accueilli son quartier général. Le camp «a joué un rôle crucial dans la réalisation des objectifs de la Minusma», a dit le secrétaire général adjoint de l’ONU, Atul Khare, lors de la cérémonie. Le ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a de nouveau formulé les griefs de la junte contre la mission déployée à partir de 2013 face aux rébellions djihadiste et indépendantiste qui menaçaient la stabilité de cet Etat. «La mission n’était pas en capacité de répondre aux attentes pressantes, existentielles des Maliennes et des Maliens qui avaient pourtant fondé beaucoup d’espoir» sur elle, a-t-il déclaré, tout en exprimant sa reconnaissance aux Casques bleus. Il a une fois de plus reproché à la Minusma de favoriser «l’instrumentalisation par certaines puissances des questions des droits de l’homme à des fins politiques et de déstabilisation».
La Minusma a entre autres missions la protection des civils et des droits humains. La mission comptait environ 15 000 soldats et policiers venus de dizaines de pays. Sa présence est devenue intenable après l’avènement de militaires putschistes en 2020. A la demande de Bamako, le Conseil de sécurité de l’ONU a mis fin au mandat au 31 décembre 2023. La fin de la Minusma a été suivie d’une phase dite de «liquidation» qui doit s’achever le 31 décembre 2024 et qui consiste à remettre aux autorités nationales ou à évacuer les derniers équipements, et à mettre fin aux contrats existants.
Quelques dizaines de personnels présents pour la «liquidation» seront partis à la fin de l’année, a-t-on appris auprès de l’entité chargée de l’opération. De nombreuses agences de l’ONU restent actives au Mali. Plus de 180 membres de la Minusma ont été tués dans des attaques essentiellement imputées aux groupes djihadistes affiliés à Al Qaïda et à l’organisation Etat islamique, ce qui en fait la mission de l’ONU la plus durement touchée ces dernières années.