Un artiste de grand talent, Malek Bachi se fait découvrir par un public fasciné par la chanson satirique, et ce, grâce, à ses textes qui font preuve d’un humour caustique.
Cet écorché vif, originaire du village Ihitoussène, à Bouzeguène, dans la wilaya de Tizi Ouzou, s’est forgé un style qui passe très bien, surtout quand il est mêlé à la musique acoustique et à une poésie qui évoque la représentation critique des vices d’individus, de groupes sociaux ou de toute la société. Avec des mots simples, limpides et accessibles, Malek chante tout ce qui a trait à la vie. Des textes, sous forme de messages, sont interprétés sur un ton humoristique et avec des notes musicales chaâbi.
C’est l’ancre des mots où se côtoient engagement et sarcasme pour en faire une œuvre corrosive. Dans Bgayet-Tizi, une carte postale musicale, dont le texte a été écrit par le parolier Moh Bournane, dit Ipisitu, Malek raconte une balade photographique à travers les différents sites touristiques et archéologiques de la Kabylie.
Il s’agit, en somme, d’un clip qui a beaucoup séduit, notamment les férus de la chanson satirique, surtout avec ces phrases constituées d’un mélange d’arabe cassé, de français et de kabyle.
C’est un langage qui emprunte beaucoup au parler local, appelé communément «zdimuh». «Nxerjuccewya min Tizi nhewsu la Kabylie (On sort un peu de Tizi visiter la Kabylie)», chante-t-il dans un style plein d’humour.
«Le chaâbi est un genre de musique qui a toujours son public et la poésie satirique qui l’accompagne constitue un clin d’œil pour les anciens, comme Slimane Azem, Cheikh Nordine et Mohia», confie-t-il en parlant de ce clip qui tourne très bien sur les plateformes numériques, notamment la chaîne YouTube.
Toujours fidèle à son style, Bachi subjugue avec ses nouveautés. Il décrit, dans un autre texte récent, des pratiques qui ont promptement gagné du terrain, comme la harga, la mendicité, l’hypocrisie, la trahison, l’intégrisme et autres contradictions qui rythment le quotidien des citoyens.
Il a merveilleusement mis en commun, avec des jeux de mots savants, des prénoms, des faits et des localités en vue de décortiquer «artistiquement» certaines pratiques individuelles qui émergent dans des contextes antinomiques aux normes sociales établies.
Bercé par la musique acoustique et les chants traditionnels, Malek signe, en 2011, son premier opus intitulé Tiziri, et ce, avant de composer Voleur de chansons interprétée par Abdelhaq Sahel, en 2016. Lors du concert mémorable du chanteur Idir à la Coupole d’Alger en 2018, il a été chef de section chorale.
Il a également participé aux spectacles de Lounis Aït Menguellet et d’Akli Yahiatène, à l’Opéra d’Alger, comme choriste. Bachi a fait partie de l’orchestre musical dans les galas de Cheikh Sidi Bemol et Akli D.
Lors de deux éditions du festival Racont Arts, tout comme il a fait la première partie du concert de Takfarinas à Azazga l’été dernier. L’auteur de Tizi Wezzu a participé au Festival du patrimoine du Rif, au Maroc, en juin 2016 et au Festival 24 Kara, à Tunis, en 2017. Bachi, un artiste épatant…