Les travaux du 8e congrès ordinaire du Mouvement pour la société et la paix (MSP) ont débuté ce jeudi à Alger et prendront fin aujourd’hui avec l’élection d’un nouveau président à la tête du parti.
Qui succédera à Abderrezak Makri, qui a épuisé deux mandats et ne peut rempiler, selon les statuts du Mouvement, pour un troisième mandat ? La bataille pour la succession au président sortant a débuté il y a quelques mois, et deux noms se disputent la présidence du parti : il s’agit de Abdelmadjid Menasra, ancien ministre de l’Industrie et de la Restructuration dans le gouvernement d’Ahmed Benbitour et président du défunt Front du changement (FC), et Abdelaali Hassani-Cherif, un ancien député de Magra (M’sila) et membre du bureau national en charge de l’organisation et l’un des hommes de confiance du président sortant.
Si l’ancien ministre a signifié ouvertement, il y a plusieurs semaines, son intention de se porter candidat à travers une série de textes qu’il publie régulièrement, M. Abdelaali ne l’a pas fait. Dans les coulisses du parti, l’on rappelle qu’aucune disposition des statuts ou règlement intérieur ne limitent la date de dépôt de la candidature et que les deux cadres dont les noms ont déjà été annoncés devraient confirmer leur candidature une fois la composante du nouveau conseil consultatif national du Mouvement annoncée, comme le stipulent les actuels statuts.
Hier, les travaux s’étaient poursuivis à huis-clos et les congressistes ont débattu des questions organiques, notamment les statuts et le conseil consultatif (madjlis echoura), dont le président et la composante seront connus aujourd’hui. Une fois ce travail achevé et les candidatures confirmées, les congressistes éliront le nouveau président du Mouvement. Si beaucoup parmi la base militante du parti parlent de la victoire de l’ex-député de M’sila, Menasra, quant à lui, ne perd pas espoir et estime que les dés ne sont pas encore jetés.
Retour mal accepté
Preuve étant : à la veille du congrès, il a multiplié les sorties, à travers la presse et les réseaux sociaux, pour signifier qu’il reste l’homme de la situation. Il a ainsi déclaré que «les jeux sont loin d’être faits et que la majorité des congressistes lui est acquise». Il a affirmé aussi ne pas avoir de divergence de fond avec le président sortant et que pour lui ce congrès revêt une importance particulière, puisqu’il permet à ceux qui se revendiquent du MSP «de débattre en toute démocratie et de tracer un meilleur avenir pour le Mouvement».
Menasra refuse de céder, dit-il, aux provocations dont il est l’objet et aspire à concrétiser son objectif «qui est de consacrer l’authenticité et le renouvellement au sein du Mouvement». Une notion évoquée par son adversaire et qui, selon lui, ne saurait signifier renoncement ou encore reniement des principes et des fondamentaux du Mouvement, qui ne doivent pas changer.
La bataille pour la succession bat son plein puisque du côté du clan de Makri l’on prédit une «victoire sans faille» de Abdelaali qui est, dit-on, très apprécié des militants issus de la nouvelle génération, contrairement à Menasra, qui demeure peu connu en raison de son absence du parti ces dernières années.
Une absence que Menasra met sur le compte de sa «mise à l’écart» par la direction du parti. Faut-il rappeler que Menasra avait quitté le MSP pour créer un autre parti. Sitôt dissout, il y retourne avec la bénédiction de Makri. Un retour que la base a mal «accepté» l’accusant de s’être attaqué au parti.
Par ailleurs, le congrès du MSP a vu, pour sa cérémonie d’ouverture, la présence de nombre d’invités nationaux et étrangers, notamment une délégation du mouvement palestinien Hamas, avec à sa tête Ismaël Haniyeh.