Baisse du pouvoir d’achat, manifestations, inflation, dévaluation et appauvrissement de la population, le Président a parlé d’un complot pendant que les militaires ont accusé la main de l’étranger.
Mais c’est en Turquie, où les manifestations sont encore autorisées, et non pas en Algérie, qui a renoué avec son triangle infernal huile-lait-pain en ce début de nouvelle année de «décollage économique», selon les vœux du Président.
A tel point que, selon El Bilad, l’huile sera interdite de vente aux mineurs, comme le tabac ou l’alcool, et que le Conseil de la nation a lancé une commission d’enquête sur les prix de ces produits, alors que les sénateurs n’ont jamais enquêté sur l’indépendance de la justice, la lenteur des réformes ou la corruption de l’administration.
Pourquoi ? Non, pourquoi l’huile, le lait et le pain sont subventionnés ? Parce que les Algérien(ne)s sont pauvres, sinon ils pourraient se les acheter au prix du marché, ce qui constitue une réponse à la réponse de la Banque mondiale qui, soit dit en passant, préconise des programmes pour les pauvres qui deviennent généralement encore plus pauvres.
Sommes-nous vraiment pauvres ? Oui, loin derrière le Luxembourg avec ses 131 000 dollars de PIB par habitant, mais derrière le Groenland, Malte, le Botswana et la Guinée équatoriale (8000 dollars), le Gabon (7000), l’Irak (6000), la Namibie (5000), la Mongolie ou encore la Jordanie (4000), l’Angola ou le Cap-Vert (3000).
Oui, le président Tebboune a dénoncé les forces d’inertie de la bureaucratie, s’avouant dans l’incapacité de la combattre après deux ans de pouvoir, mais annonçant la création d’un organisme composé d’agents publics qui seront chargés d’enquêter sur la corruption des agents publics.
Qui va empêcher ses membres de s’adonner à la corruption ? Un organisme chargé d’enquêter sur la corruption des agents publics qui sont chargés d’enquêter sur la corruption des agents publics. Autant demander à une vache de faire de l’huile et à une plante de faire du lait.