Lutte contre terrorisme au Sahel : Le Burkina Faso lance des comités de dialogue avec des groupes armés

03/04/2022 mis à jour: 06:59
AFP
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Le président par intérim du Burkina Faso, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, auteur d’un coup d’Etat le 24 janvier, a annoncé la création de comités locaux de dialogue avec des groupes armés djihadistes qui frappent son pays depuis 2015. 

«Pour créer les conditions d’un engagement total de tous autour de l’essentiel, qui est de recouvrer l’intégrité de notre territoire (...), j’ai décidé la création de comités locaux de dialogue pour la restauration de la paix, dont la mission est d’initier des approches avec les membres des groupes en rupture de dialogue avec la nation», a déclaré M. Damiba dans un discours à la nation vendredi soir, le deuxième depuis sa prise de pouvoir. 

Ces comités auront pour but «d’aménager des passerelles pour permettre à ceux qui par naïveté, par appât du gain, par contrainte ou par désir de vengeance, ont été entraînés dans une spirale extrémiste», a-t-il expliqué. 

Le lieutenant-colonel Damiba a également annoncé «l’interdiction formelle aux populations civiles de résider ou de mener des activités dans certaines zones d’opérations militaires» et «la restriction des manifestations à caractère politique ou associatif de nature à perturber l’ordre public ou à mobiliser des forces de sécurité dont la contribution serait plus opportune au front»

M. Damiba a renversé le président Roch Marc Christian Kaboré, accusé en particulier de ne pas avoir su endiguer la violence djihadiste qui mine le Burkina Faso depuis 2015. 

Deux mois après le putsch, il est confronté à un regain de violences qui ont fait plus de soixante victimes civiles et militaires en dix jours dans le nord et l’est du Burkina Faso. 

«La recrudescence des attaques terroristes ces derniers temps ne peut pas et ne doit pas être lue comme le signe de l’inaction ou de l’inefficacité de ce que nous sommes en train de déployer sur le terrain», a-t-il affirmé. 

Il a en outre évoqué la période de trois ans avant un retour à l’ordre constitutionnel, «décidé de façon consensuelle par l’ensemble des forces vives de notre nation» et qui «tient compte d’une réalité qui est la seule vraie préoccupation du peuple burkinabè actuellement, à savoir la situation sécuritaire»

«Plus vite nous arriverons à juguler cette situation et plus vite nous amorcerons un retour à un ordre constitutionnel normal», a-t-il affirmé. 

Ce point, ainsi que la libération du président renversé placé en résidence surveillée depuis le putsch, devrait être au centre de rencontres prévues hier à Ouagadougou entre une délégation de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et les autorités burkinabè. 

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