L’Algérie a commencé à déminer son territoire en 1963. La France avait laissé plus de 11 millions de mines à travers le pays, causant des milliers de morts et de blessés parmi les citoyens algériens.
L’Algérie, «pionnière» en matière de lutte contre les mines antipersonnel, est disposée à apporter de manière «efficace et coordonnée» son aide à la communauté internationale afin de relever le défi lié aux conséquences économiques et humanitaires du déminage dans le monde, a affirmé, hier à Alger, le ministre des Moudjahidine et des Ayants droit, Laïd Rebiga.
«L’Algérie réaffirme sa constante disponibilité à apporter de manière efficace et coordonnée son aide à la communauté internationale et à déployer ses efforts, à travers son expérience pionnière en matière de lutte contre les mines antipersonnel, afin de contribuer à relever le défi du déminage et réduire ses conséquences humanitaires et économiques», a souligné le ministre des Moudjahidine et des Ayants droit, Laïd Rebiga dans son allocution à l’ouverture des travaux d’un colloque international sur l’expérience algérienne en matière de déminage.
Organisé sous le thème «Pour une Afrique sûre, l’expérience algérienne pionnière en matière de lutte contre les mines antipersonnel» à l’initiative du ministère des Moudjahidine et des Ayants droit en coordination avec le ministère de la Défense nationale et le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, ce colloque de deux jours vise à mettre en lumière les dégâts et les séquelles des mines posées durant l’ère coloniale et à présenter les expériences des pays africains en matière de déminage.
L’Algérie, qui a ratifié la Convention d’Ottawa sur l’interdiction des mines antipersonnel, «a entamé depuis 1963 l’assainissement de son territoire des mines antipersonnel et la prise en charge sanitaire, sociale et psychique des victimes des mines», a-t-il rappelé. La France avait laissé plus de 11 millions de mines à travers le pays, causant des milliers de morts et de blessés parmi les citoyens algériens.
«Pullulement inquiétant»
L’Algérie a commencé à déminer son territoire en 1963, mais ce n’est qu’en 2007 que Paris a officiellement remis à Alger les plans des mines placées par l’armée française aux frontières est et ouest du pays durant la Guerre de libération. Lors de son allocution, le ministre des Moudjahidine a salué le rôle pionnier de l’Armée nationale populaire (ANP) dans l’assainissement des zones frontalières minées et l’élimination des résidus d’explosifs.
Les champs de mines antipersonnel ont connu «un pullulement inquiétant» à travers le monde, qui continuent de tuer des personnes innocentes et de provoquer des handicaps, outre les conséquences sociales et économiques, a déploré le ministre des Moudjahidine et des Ayants droits.
L’Afrique demeure, selon lui, le continent le plus affecté par les dégâts causés par les mines antipersonnel, à cause du passé colonial et des guerres. «Actuellement, l’Afrique œuvre à assainir ses terres et les zones minées en dépit des difficultés et la hausse du coût du déminage, conformément à ses engagement internationaux», a expliqué Laïd Rebiga.
Par ailleurs, les participants à ce colloque ont salué l’engagement des pays africains dans l’éradication des mines antipersonnel, tout en félicitant l’Algérie pour son rôle «pionnier» dans ce domaine.
Le colloque international sur l’expérience algérienne en matière de déminage a été organisé, dans le cadre des festivités célébrant le 60e anniversaire de la fête de l’indépendance et des activités de la Commission ministérielle mixte de suivi de la mise en œuvre de la Convention d’Ottawa sur l’interdiction des mines.