Les mesures préventives pour faire face aux incendies durant l’été ont été un des dossiers abordés lors de la réunion du Conseil des ministres le 30 avril dernier.
Si le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a tenu à aborder ce sujet, c’est parce qu’il est conscient que les incendies de forêt sont en Algérie, comme dans les autres régions du bassin méditerranéen, un véritable fléau qui frappe à la fois le patrimoine naturel particulièrement riche de notre pays, des espaces et des exploitations agricoles, des secteurs habités et plus largement l’économie.
Dans ce cadre, il a souligné que «la réussite de la lutte contre les feux de forêt exige la mise en place d’un système de veille efficace qui lance l’alerte et définit avec exactitude les points d’intervention afin de contenir l’incendie avant sa propagation».
Le réchauffement climatique, avec des étés globalement plus chauds et plus secs, s’accompagne également d’une augmentation du danger météorologique de feux de forêt sur tout le territoire et notamment dans des zones qui étaient jusqu’ici peu touchées.
Les feux de forêt de 2021 et 2022 rappellent l’urgence à s’organiser afin d’apporter une réponse opérationnelle massive dans les meilleurs délais. Les incendies de forêt engendrent un coût économique conséquent.
Celui-ci est divisé en coûts directs, tels que la lutte contre le feu, les dommages matériels (habitations, infrastructures, véhicules), les forêts détruites, la perte et la détérioration des services écosystémiques, et des coûts indirects, tels que la perte des usages, la restauration de la végétation et des paysages, l’incidence sur l’économie du tourisme et des loisirs.
En Algérie, les incendies de forêt sont classés parmi les risques majeurs en vertu de la loi 04-20 relative à la prévention des risques majeurs et à la gestion des catastrophes dans le cadre du développement durable. Les pertes sont selon les années plus ou moins conséquentes, même si des dédommagements sont prévus par le gouvernement, tel qu’il a été le cas en 2020.
Le Président a ordonné le lancement d’un appel d’offres pour l’acquisition de 6 avions bombardiers d’eau de taille moyenne pour lutter contre les feux de forêt, en renforcement de la flotte d’avions et d’hélicoptères de l’Algérie. Les avions sont un moyen efficace contre les feux de forêt, qu’ils soient conçus spécialement à cet effet ou transformés et adaptés.
Ils peuvent exercer une veille aérienne, soutes pleines, à titre préventif. En fait, les avions sont très utiles dans la lutte contre les incendies, comme appui tactique des troupes au sol ou, lorsque les conditions d’accès au feu sont difficiles, par voie terrestre.
Le Président a ordonné en outre au gouvernement «d’utiliser les technologies de pointe, conçues localement, pour la surveillance des espaces forestiers durant la saison estivale». Prévoir, anticiper, planifier, pour ne pas être pris de court, c’est le défi à relever. Dans ce contexte, il faut savoir que dans la lutte contre les incendies, l’Agence spatiale algérienne (ASAL) joue un rôle clé, avant, pendant et après la catastrophe, en fournissant des images aux organismes chargés de lutter contre les feux de forêt.
La cartographie du risque d’incendies permet de délimiter les zones potentielles d’éclosion des feux, tout en pouvant remonter aux causes et degré du risque (végétation très inflammable, pente élevée, proximité d’une route).
Abdelmadjid Tebboune a ordonné «le lancement d’un appel d’offres à destination des start-up pour la modernisation des outils et équipements dédiés à la surveillance du couvert végétal à travers des drones, et de coordonner avec l’état-major de l’Armée nationale populaire pour faciliter ces opérations vitales et maîtriser ce phénomène».
Le message du président de la République est clair : l’Algérie doit aller, en matière de lutte contre les incendies de forêt, vers une stratégie globale de prévention et d’action.