Lutte contre le commerce informel : Plusieurs points noirs démantelés

22/01/2022 mis à jour: 00:12
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Négoce informel implanté dans la Basse Casbah (Place des Martyrs) / Photo : D. R.

La lutte menée par les pouvoirs publics depuis quelques années contre le commerce informel semblent reprendre de plus belle dans la capitale.

Plusieurs opérations «coup de poing» ont été lancées contre des marchés improvisés ces derniers jours, avons-nous constaté. Ainsi, pas plus tard que jeudi, les unités du groupement territorial de la Gendarmerie nationale (GN) de Rouiba (Alger-Est) ont opéré une descente sur la terrain contre les marchés anarchiques et les marchands à la sauvette sur la voie publique, a indiqué mercredi un communiqué du Commandement de la GN. 

«Dans le cadre de la poursuite des efforts visant à préserver la sécurité et l’ordre publics, ainsi que de la lutte contre les marchés anarchiques et les marchands à la sauvette sur la voie publique, les unités du groupement territorial de la GN de Rouiba, renforcés par les membres de la brigade d’intervention de Réghaia, ont effectué une descente sur le terrain contre les marchands à la sauvette de fruits et légumes au bord de la route», a précisé le communiqué. Cette initiative a été largement saluée et a suscité le soulagement des citoyens. 

Ce marché ambulant improvisé générait beaucoup de désagréments dans la commune, d’après des témoignages recueillis auprès des citoyens sur place. «Ces marchands ambulants importunaient par leur présence le trafic routier sans oublier la propagation des ordures dans les espaces publics, abandonnées en fin de journée, ce qui constituait une menace potentielle sur la santé publique du citoyen, en sus d’être à l’origine de plusieurs accidents mortels», explique-t-on. 

Cette opération s’est soldée par la saisie de 7 camionnettes et d’une quantité de 2.398 kg de fruits et légumes, d’après le rapport de la gendarmerie. 

«Les camionnettes ont été mises à la fourrière communale tandis que la marchandise saisie a été réorientée au profit des services du Croissant rouge algérien (CRA) après parachèvement des procédures d’enquête après coordination avec les autorités judiciaires compétentes», a conclu le communiqué.

Démarche louable, mais...

Bien d’autres opérations sporadiques ont été menées par les services de sécurité durant la même période. Sur l’artère longeant le marché Ferhat Boussaâd (ex-Meissonnier), des policiers y effectuent des descentes à longueur de journée pour traquer et déloger les revendeurs récalcitrants et les camelots, alignés tout le long de la voie publique. 

Bien que ces marchands refassent surface dès que les services de l’ordre quittent les lieux, ce caractère dissuasif employé a permis de libérer un tant soit peu les lieux de ce «capharnaüm». 

Dans le centre mythique d’Alger, les pouvoirs publics tentent de redonner à la place des Martyrs sa splendeur d’antan en s’attaquant aux étals de fortune installés tout le long de cette rue jusqu’à l’extrémité de Bab El Oued (devant le siège de la DGSN). Dans cet endroit où la clandestinité commerciale bat son plein, des fourgons bleus de police y sont garés en permanence pour dissuader les revendeurs “rebelles” tentés de récidiver. Un commerçant non loin de la mosquée Ketchaoua, qui était auparavant assiégé par les camelots, n’a pas caché sa joie. 

«Cette nouvelle démarche est louable, mais elle devra s’inscrire dans la durée pour ne plus tolérer le désordre, l’anarchie, ainsi que la concurrence déloyale. Même s’il y a des riverains qui trouvent leur compte en faisant leurs emplettes chez ces marchands en raison des prix attractifs pratiqués, le désagrément causé par ces instrus est plus important que les bas prix affichés», témoignera ce commerçant “légaliste”, avant de poursuivre pour sensibiliser les habitants de la cité : «Le citoyen doit jouer son rôle pour assurer la réussite de cette tentative d’éradication de l’informel»

Dans d’autres quartiers à caractère populaire, le ”business” informel continue de prospérer, à l’instar de celui de Triolet, à Aïn Naâdja, à Belouizdad, à Bachdjerrah où Boumaâti (El Harrach) et la liste des points noirs du négoce “déstructuré” est loin d’être exhaustive… 

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