Lutte contre la pollution plastique : Contraintes et potentialités...

15/09/2022 mis à jour: 01:15
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Des millions de tonnes de différents types de déchets de plastique sont jetés, chaque année, dans la nature. Quelque dix pour cent sont recyclés et le reste finit soit dans les quelques sites d’enfouissement ou dans le milieu naturel contribuant à détériorer l’environnement, les écosystèmes et la santé humaine. 

Selon le rapport de la direction de la politique environnementale industrielle relevant du ministère de l’Environnement, daté de février 2021, «la majorité des déchets plastiques abandonnés dans la nature sont extrêmement nocifs pour l’écosystème. Le problème s’aggrave quand ce plastique est transformé en micro-plastique».

 La pollution plastique ne cesse de croître. Les microplastiques contaminent l’eau, le sol et l’air ainsi que l’eau que nous buvons et les aliments que nous mangeons, menaçant d’une manière générale les écosystèmes et par conséquent la santé humaine. En 2018, une étude de l’université médicale de Vienne, en Autriche, a prouvé la présence de microplastiques dans le corps humain. Dans les selles de huit personnes testées, âgées de 33 à 65 ans, neuf types de microplastiques dont le polypropylène, le polyéthylène et le polystyrène, de tailles inférieures à 0,5 millimètres, ont été identifiés.
 

La lutte contre la pollution plastique est une nécessité indispensable et urgente, chose pour laquelle les pouvoirs publics dont l’objectif est de préserver l’environnement et la santé publique, ont opté pour le développement des filières de recyclage et de valorisation tout en réduisant l’incinération et l’enfouissement des déchets. Selon le rapport de l’Agence nationale des déchets (AND) de 2019/2020, «sur les 13,1 millions de tonnes de déchets générés chaque année (2018), 2.1 millions de tonnes contiennent des résines plastiques. Cette quantité est en légère diminution comparée aux chiffres obtenus en 2014. Ce qui peut être expliqué par le développement progressif de la filière de récupération et de recyclage des déchets plastiques.» 
 

En ajoutant qu’«une étude sur les taux de valorisation des déchets tous types confondus a fait ressortir que le taux de valorisation des matières plastiques est de l’ordre de 15% (AND-2020). Quant au nombre de recycleurs et récupérateurs enregistrés à la base de données de l’AND, ils sont aux alentours de 358 pour les PET (polyéthylène téréphtalate), 343 pour les PEHD (polyéthylène haute densité) et 336 pour les films plastiques». En dépit des efforts déployés, la filière de recyclage des déchets plastiques reste loin des objectifs visés, une cause pour laquelle des investissements en termes de capacité de recyclage et de qualité de traitement doivent être réalisés afin de permettre au pays de rattraper son retard en matière de retraitement des plastiques. 
 

Les efforts DZ 

Jeudi dernier, un investisseur d’Oran nous annonce, dans ce contexte, que le secteur de recyclage des déchets des plastiques sera renforcé par la mise en service, avant la fin du mois de septembre courant, de la plus grande usine de recyclage de plastique polypropylène (PP) et plastiques en polyéthylène haute densité (PEHD) en Algérie et en Afrique. Installée au niveau de la zone industrielle d’Oggaz, à 65 km de Mascara, cette entreprise génératrice de croissance et d’emploi dans la région, d’une capacité de recyclage de 14 000 tonnes par an (40 tonnes par jour), contribuera à réduire la pollution des plastiques et autres déchets industrielles dont ceux générés par le secteur pétrolier. 

L’édification de cette usine est le fruit de l’intérêt des pouvoirs publics accordé au développement de l’industrie du recyclage qui a pour but de préserver l’environnement, diversifier l’économie et créer de l’emploi. «Nous n’avons eu aucune difficulté dans la concrétisation de notre investissement environnemental. Les pouvoirs publics, à leur tête le wali de Mascara et le directeur général de la Banque nationale d’Algérie (BNA), nous ont accompagnés tout au long de notre parcours pour atteindre les résultats escomptés», témoigne l’investisseur qui a tenu à relater que «les 70% de granules de plastique recyclés par l’entreprise alimentent le marché national et international de l’industrie de transformation du plastique. Les 30% restant servant à la production de palettes et caisses-palettes». 

En plus de la protection de l’environnement, ce genre d’investissement contribue à l’amélioration des conditions de vie des citoyens à travers la création de postes d’emploi directs et indirects. Selon les chiffres présentés par notre interlocuteur, la réalisation de l’usine «El Kader Plast» permet la création de 200 postes d’emploi permanent. «Le chiffre pourrait atteindre les 500 postes directs et plus d’un millier de postes indirects dans les trois mois à venir», nous dit-on. 

Face à une telle situation, le développement de l’industrie de recyclage des déchets des plastiques devrait être le remède pour la pollution de l’environnement et source de croissance pour l’emploi.

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