L’Algérie couvre, actuellement, plus de 70% de ses besoins en lubrifiants synthétiques grâce à une production locale en expansion». C’est ce qu’a révélé, en exclusivité, à El Watan le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, en marge de sa dernière visite à Annaba, le 28 mai.
«Le pays importe encore une partie de ses lubrifiants spécifiques, mais aspire à atteindre une production totale de ses besoins très prochainement», a-t-il rassuré, appelant les citoyens à consommer algérien dont la qualité n’a rien à envier au produit importé. Et de trancher: «Désormais, nous n’importons plus les matières produites dans notre pays».
Ce bond en avant est à mettre à l’actif du plan du président Abdelmadjid Tebboune visant à l’autosuffisance en huiles industrielles et lubrifiants synthétiques. En effet, le 7 mai dernier, le président de la République a chargé Naftal, l’entreprise nationale des produits pétroliers, «d’assurer la production, en augmenter le taux et se charger de la commercialisation et de l’importation des lubrifiants qui ne sont pas produits localement, tout en engageant la mise en place des technologies nécessaires à leur production au niveau local».
Cette directive vise à accélérer le développement de l’industrie locale des lubrifiants, secteur où Naftal a été critiquée pour son retard. L’Algérie possède actuellement, selon les statistiques officielles, onze usines de production de lubrifiants, avec une capacité annuelle totale de quelque 600 000 tonnes, dont six répondant aux normes internationales pour les huiles moteurs requises par les constructeurs automobiles mondiaux.
Dix autres sont en construction, réparties dans des wilayas telles que Skikda, Batna, Alger et Oran, et devraient être opérationnelles d’ici fin 2024. Les nouveaux producteurs de lubrifiants sont principalement d’anciens importateurs ayant bénéficié des avantages économiques décidés par le président Tebboune. Une source proche du ministère de l’Énergie a estimé que «cette transition représente un saut qualitatif vers l’autosuffisance et une part importante de cette production sera destinée à l’exportation d’ici 2025».
En effet, l’Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH) a accordé, l’année dernière, 56 autorisations pour la création d’unités de fabrication et de stockage de lubrifiants, ainsi que pour la régénération des huiles. Rachid Nadil, président de l’ARH, a déclaré en janvier que «ces autorisations s’inscrivent dans le plan national de développement des installations de raffinage et de transformation des hydrocarbures».
L’ARH veille également à la protection de l’environnement, en s’assurant du respect des lois et normes contre la pollution. Pour renforcer cette industrie stratégique, le président Tebboune a instruit son Premier ministre de «collaborer avec les ministres de l’Industrie, de l’Énergie, des Finances et du Commerce à l’effet d’élaborer un cadre juridique définissant les normes, critères et qualité des lubrifiants, autorisés sur le marché national».
L’engagement de l’Algérie vers l’autosuffisance en lubrifiants progresse avec des efforts soutenus, pour développer la production locale et réduire les importations. La coopération entre les différents ministères et le secteur privé est cruciale pour cette transformation, qui promet de répondre aux besoins nationaux et de positionner l’Algérie comme un acteur clé dans l’exportation de lubrifiants d’ici l’année prochaine.